En réponse à la Tribune de Pierre Saint Amans (Cimade), publiée par Médiacoop.fr

Tout ce qu’expose Pierre Saint Amans est exact et juste. Mais quelle valeur a la « vérité », ontologique, scientifique, face à l’opinion, aux sentiments et jugements, irrationnels ? C’est tout à fait comparable avec la situation de « l’austérité » : des citoyens, mais aussi des intellectuels, parfois « brillants », s’échinent à s’adresser aux dirigeants de l’UE pour leur expliquer que, rationnellement, « l’austérité » (traduisons : la sélection des « efforts » économiques en fonction de l’identité des personnes), est une impasse, un échec, à priori, et à postériori. Sauf que les tenants de cette « austérité », qui ont souvent un solide QI, le savaient, le savent, aussi, même, à priori, que cela ne « marcherait pas », puisque c’était une part de leurs objectifs, à savoir que les Etats connaissent des situations budgétaires de plus en plus difficiles, graves. Donc, cette réponse, cette « explication », rationnelle et raisonnable, reste, sans effet. Sur ce sujet des migrations, des immigrations, il en va de même. Les faits étant ce qu’ils sont, les connaissances étant ce qu’elles sont, il n’y a aucune inquiétude, exagérée, à ressentir, diffuser. Mais qui, TOUS LES JOURS, fait de ce « fait », un sujet, permanent, de, discours, etc ? Depuis des années, je peux en attester, et je ne suis pas le seul, j’ai vu, à l’oeuvre, les MEDIAS DOMINANTS, imposer ce « sujet », en parallèle avec le discours de l’extrême-droite. Ils sont bien embêtés : ils n’imaginaient pas que Mme Le Pen puisse être autant écrabouillée qu’elle l’a été en mai 2017. Mais ils savent qu’ils peuvent compter sur cette extrême droite hors extrême droite, celle qui est, sise, dans la fonction publique, dans certaines administrations, voire à la tête de certains ministères. Donc, pour changer cette situation, il faut la prendre en compte dans son ensemble, avec, notamment, ce rôle central des médias mainstream, dans les confusions, sociales, dans les manipulations, et intégrer le fait que, sans changement profond de la structure et du fonctionnement de la « République », nous continuerons à subir ce même racisme social qui vise autant les migrants, exploités dans tous les sens (dans le travail, comme dans « l’imaginaire »), que les non-migrants, les plus pauvres. Ce sont les mêmes qui sont visés, celles et ceux qui n’ont pas les moyens de s’imposer par l’argent.

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