Pourquoi soutenir la paix en Europe, quel sens, quels principes ?

Après le partage, sur ce blog, d’un podcast consacré à ce sujet, du « manifeste pour la paix » porté par cette parlementaire allemande, il faut, dans un texte, éclairer le sens de cette orientation, de cette logique. Cette paix, entre les Ukrainiens et les Russes, et, étant donné les engagements d’autres Etats (armes, argents, autres soutiens) à l’attention de l’Etat ukrainien actuel, ou de l’Etat russe actuel, avec d’autres peuples, engagés dans une « guerre par procuration », c’est ni plus ni moins que le retour à une relation structurelle, dominante, entre les peuples, à savoir, la coexistence, des échanges divers, sans usage d’armes, militaires, pour atteindre un territoire, des soldats, des populations, le retour à ce qui caractérisait les relations entre Ukrainiens et Russes avant 2014. Et, aujourd’hui, cela implique qu’il y ait un cesser le feu, une cessation des combats militaires, de l’usage des armes, de part et d’autre. Et, que ce soit avant un tel cesser le feu ou après, il faut qu’il y ait des négociations au plus haut niveau, sous l’égide de l’ONU, afin de déterminer des modalités d’une paix durable entre ces deux Etats et les autres Etats impliqués dans cette guerre. Or, étant donné qu’il y a plus que cette guerre entre Ukrainiens et Russes mais aussi et en premier, conflits entre Ukrainiens, il semble que ce sont les concernés eux-mêmes qui doivent décider de leur avenir. Continuent-ils de « vivre » ensemble, et ce alors que le pays compte des russophones-russophiles et des russophobes ? L’Ukraine est-elle structurée en Etat fédéral, avec des régions ayant une autonomie ? Ce n’est pas à nous de décider de tout cela, mais aux Ukrainiens. Evidemment, une telle perspective ne peut se passer d’un bilan critique de ce qui a eu lieu. Par exemple, ces derniers jours, des Européens reprennent l’idée de « juger » les dirigeants russes sous des chefs d’inculpation parmi les plus graves. Mais les Russes pourraient en faire autant. Et de tels procès sont-ils souhaitables pour d’autres, dont la responsabilité pourrait être démontrée ? Procès de et par l’Histoire, il y a et il y aura. Les Etats-Unis, acteur majeur de cette guerre, par leur prétention à un exceptionnalisme contradictoire avec le principe de l’égalité entre les peuples et les Etats, nient que des soldats américains puissent être jugés par une instance non américaine, et, de ce fait, ne peuvent plaider pour que des Russes soient, eux, jugés par une instance non américaine. De plus, ce procès de, et par l’Histoire, devra dire la part de responsabilité des Etats-Unis dans cette guerre, 20 ans après celle contre l’Irak, après celle engagée contre l’Afghanistan, etc. « Logiquement », mais, dans notre Histoire, la « logique » a peu de place, la fin de cette guerre, ce bilan, devraient conduire à d’autres réflexions, décisions, notamment sur la menace nucléaire des uns et des autres (une minorité au sein de l’ONU), cette prise en otage mondiale par quelques Etats et quelques armées. L’existence d’une « bureaucratie militaire » quasi autonome, avec l’OTAN, devrait aussi être discutée, avec une enquête internationale, pour répondre à une question au moins : cette organisation a-t-elle comploté contre la paix ? Les dépenses militaires américaines sont telles qu’elles constituent une perte financière pour les investissements sociaux aux Etats-Unis, inexistants ou faibles, et un danger pour la paix mondiale. Il ne devrait pas être possible de parler de « marchands d’armes » ou de « lobbys militaro-industriels », comme nous parlons d’autres secteurs productifs et marchands. Un contrôle mondial sévère devrait interdire de vendre des armes, comme on vend des produits alimentaires, des médicaments. Enfin, le néo-nazisme, impliqué dans cette guerre, que ce soit du côté ukrainien ou russe, devrait faire l’objet de mesures politiques sérieuses et sévères. Les responsables de la seconde guerre mondiale dont l’ampleur des homicides est connue, ne devraient pas pouvoir rester libre de leurs mouvements, et fomenter de nouveaux projets contre la paix.

On le voit : pour aller vers cette paix, durable, il faut peu, mais il faut au moins une volonté claire. L’Union Européenne aurait l’occasion d’exister de manière indépendante, face et contre les Etats-Unis, et, si elle ne le fait pas, elle aura avoué ce qu’est sa raison d’être, son caractère nul ou néfaste. Mais une diplomatie européenne avec des Josep Borrell et Ursula Von Der Leyen est, actuellement, impossible.

En Allemagne, cette parole en faveur de la paix, est audible. En France, elle est interdite dans les médias d’Etat.

La pétition en faveur de la paix a dépassé les 600.000 signatures. C’est à la fois beaucoup et peu, sur un continent dont la population totale varie, selon les critères, entre 500 et 750 millions d’habitants. La pétition ne bénéficie pas d’un dopage médiatique, puisque les médias d’Etat et les médias « privés » qui en sont les copies se taisent sur cette initiative, comme sur d’autres.

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