Ci-dessous, des extraits de cet article de « l’Humanité », qui lui est consacrée :
« Je ne sais pas ce que je fais à Abidjan, ce n’est pas ma ville, ce n’est pas mon pays, je suis Français. » Plusieurs jours après son expulsion vers la Côte d’Ivoire, Patrick Loret de Croix, un Franco-Ivoirien de 43 ans, ne comprend toujours pas ce qui lui arrive. Ce fils et petit-fils de Français, présent dans l’hexagone depuis la petite enfance a été victime d’une incroyable décision administrative. Du fait d’un séjour en prison pour une faute qu’il reconnaît volontiers et qu’il regrette amèrement, il s’est vu notifier une OQTF, par la préfecture du Cher. Ceci alors qu’il est de nationalité franco-ivoirienne – il est né en Côte d’Ivoire de parents français – et n’ayant jamais fait les démarches pour faire une carte d’identité, possède une carte de résident. (…) Les choses en restent là. Silence radio du côté de la préfecture. La justice, elle, fait officieusement savoir à Patrick que son arrivée en France bien avant sa treizième année, rendrait son expulsion caduque. Mais le 4 mai 2024, jour de sa libération, les événements prennent une autre tournure. « À sa sortie, un convoi l’attend, non pas pour l’emmener en centre de rétention, ce qui aurait pu permettre une nouvelle étude de son dossier, mais pour l’emmener à Roissy, direction la Côte d’Ivoire, pays qu’il ne connaît pas », explique Maître Julie Dallois présente ce jour-là, mais qui n’a rien pu faire pour empêcher ce transfert. L’avocate avait pourtant alerté une nouvelle fois la préfecture en date du 28 avril et déposé un référé liberté deux jours plus tard.