Ci-dessous, nous reproduisons le communiqué du collectif CAALAP, auquel nous ajoutons un commentaire final.
« Dimanche 9 juin, Jordan Bardella, député européen RN, réclamait la dissolution de l’Assemblée Nationale, transformant les élections européennes en scrutin national. Là où la raison recommandait de prendre acte des conséquences sur le plan des politiques de l’Union Européenne, le président Macron s’est empressé de céder à l’injonction de l’extrême-droite pour dissoudre l’Assemblée Nationale. Peu importe la manière dont on peut analyser ce geste servile qui rapproche encore plus le RN du pouvoir de gouvernement, il nous est primordial de réaffirmer pourquoi nous, membres de la CAALAP, ne cédons pas aux séductions illusoires des partis fascistes.
Professeurs, chercheurs, acteurs sociaux et éducatifs, nous rejetons avec fermeté le programme du RN et son projet d’une école fasciste qui utilise la violence et la discrimination à des fins disciplinaires. L’école voulue par le RN, c’est une courroie de transmission des traditions patriarcales, nostalgique d’un ordre sexuel rétrograde. L’école voulue par le RN, c’est une école révisionniste qui promeut une vision nationaliste de l’Histoire de France, à l’encontre du respect des savoirs scientifiquement constitués par les historiens.
L’école voulue par le RN, c’est l’instrument d’une politique d’assimilation dans le droit fil de l’histoire coloniale française, la guerre d’Algérie jouant un rôle matriciel dans la constitution même de ce parti héritier de l’OAS. Construit sur l’épouvantail de la « fracture culturelle », le projet scolaire du RN vise non seulement un traitement différencié des élèves sur des critères ethniques, privilégiant les nationaux sur les immigrés et leurs descendants, mais aussi à utiliser l’école comme moyen de discipliner les quartiers populaires, dans une logique coloniale de gestion policière.
L’école voulue par le RN, c’est une école xénophobe, portée par la haine des musulmans, par le mépris de la richesse des autres cultures, visant aussi bien à réprimer les musulmans qu’à interdire l’expression de cultures différentes, jusqu’à l’interdiction des langues d’origine. L’école voulue par le RN, c’est une école explicitement fasciste dans son recours assumé à la menace et à la violence, criminalisant les élèves, déployant un arsenal pénal menaçant aussi bien les enfants que leurs familles. L’école voulue par le RN, c’est un corps enseignant soumis à la censure, privé de liberté pédagogique, où les savoirs produits par les scientifiques universitaires sont écrasés sous le prétexte fallacieux d’une « neutralité » qui n’est rien d’autre que la conformité à la propagande du RN lui-même.
Contre ce projet scolaire répressif, raciste, patriarcal qui menace les savoirs et veut construire par la force une société assujettie à la propagande fasciste, la CAALAP affirme sa pleine et entière opposition et appelle à la résistance collective et à la participation au nouveau Front Populaire. «
Nous pouvons ajouter que ce projet prolonge et aggrave ce qui, DEJA, attaque, affaiblit, mine, l’Education Nationale, notamment au profit de l’enseignement confessionnel catholique privé, sous contrat.