Les crimes de la royauté/aristocratie française, de sa fondation à Louis Philippe – une demande adressée à ASI, au Média, ou à…, pour qu’une émission permette de commencer à répondre à la Bernisation/Zemmourisation de l’Histoire

L’espace public français subit, depuis longtemps déjà, un bombardement permanent, de la part d’une galaxie de médias, sites Internet, auteurs, d’extrême droite, notamment, de fanatiques catholiques, etc. Via la publication d’ouvrages multiples, pour lesquels il existe des maisons d’édition dédiées ou ouvertes, de médias, papiers ou en ligne (financés par de riches mécènes), d’émissions en ligne, ce bombardement, constant, puissant, a pu être, par moment, et souvent partiellement, contredit, mais les contradicteurs ne s’expriment pas autant, n’ont pas autant la parole que ces propagandistes. Sur de nombreux thèmes historiques, il suffit d’opérer une petite promenade sur Youtube, principale plateforme sollicitée, pour constater cette profusion/invasion/pollution, par exemple, concernant ce qui est appelé, SOUS L INFLUENCE DE LA REACTION DEPUIS 1794 !, « la Terreur » (vous pouvez vérifier https://www.youtube.com/results?search_query=la+terreur+1793+%C3%A0+1794 ). Les effets de cette production comparable à une action militaire stratégique des guerres industrielles, le bombardement, sont multiples : les manuels d’Histoire se retrouvent influencés par, les débats publics en sont déterminés, des émissions télévisuelles également, des jeunes citoyens expriment, involontairement, des confusions, des erreurs. Avec Internet, avec son développement, des médias sont apparus, et ont permis de répondre à cette propagande, si souvent totalement mensongère. Par exemple, pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur 1789/1799, sur Robespierre, ils peuvent trouver des livres sérieux, des émissions d’Histoire, avec des historiens, des intellectuels, au moins honnêtes, si ce n’est remarquables. Malgré tout, ce petit monde joue, en permanence, en défense, et cette situation est, historiquement, inacceptable, intolérable, puisque, de la part de l’extrême-droite, ses responsabilités historiques sont telles qu’elle devrait, logiquement, être réduite à la proportion de ce qu’elle est socialement en France. Mais si, socialement, elle est si réduite, ses membres ont compris qu’elle devait continuer de parler, parler, parler, écrire, y compris en racontant n’importe quoi. Elle se sert également de « conservatismes » idéels par lesquels une période historique est identifiée/définie, comme « la Terreur », qui, en France, est devenue synonyme de la période 1793/1794. On le sait, parce que des historiens l’ont démontré : cette appellation est le fait des assassins de Robespierre et de Saint-Just, qui, à peine leur corps enseveli anonymement, les ont accusés de tout, de tous les morts de la période. Or, si vous acceptez de parler d’une telle période par une telle expression, « la Terreur », vous acceptez, par principe, qu’elle fut terrible, terriblement terroriste. Le fut-elle, pourquoi, et le fut-elle plus ou moins que d’autres périodes antérieures ? Ce jeune historien, « Histony », qui n’est pas, encore, très connu, en parle pendant près d’une heure (le partage de son émission ne signifie pas qu’il y a nécessairement un accord pour chacune de ses affirmations, sans compter de ce dont il ne parle pas, mais il est au moins honnête, cohérent).

Dans son propos, « Histony » rappelle que, après cette période, une autre période, « la Terreur blanche », pourtant totalement méconnue, mérite mieux cette appellation – sauf qu’elle est totalement occultée, involontairement ou volontairement, par 1793/1794. Comme déjà dit antérieurement, il faudrait étudier ce que nous pourrions appeler la longue « Terreur blanche », de juillet/août 1794 à 1945, voire jusqu’en 1962, puisqu’il pourrait paraître légitime d’inclure les drames de la guerre franco-algérienne jusqu’à son terme officiel, au moins. Mais il s’agit d’aller dans l’autre sens, dans ce qui précède 1793/1794. La période révolutionnaire dans « la Révolution » commence en 1789 et se termine avec la fin juillet 1794 – ce qui suit est, au contraire, un processus contre-révolutionnaire, de Thermidor au Directoire, puis du Directoire à l’Empire, lequel permettra le retour de la monarchie, dont celle, terrible, de Charles X, avant un nouveau retour d’un « Empire » colonialiste (de l’Algérie jusqu’au Mexique !) que la III République ne contredira pas, mais prolongera. La période révolutionnaire a donc duré 5 ans, quand « l’Ancien Régime », la royauté/aristocratique française a duré plus de 1000 ans, même si ce qui a ainsi duré, en tant que « France » fut très différent, de son origine, parisienne, à son terme, métropolitain et colonies. Donc, quand on lit le tombereau de reproches adressées aux sincères révolutionnaires (certains ne l’étaient pas…), pour une aussi brève période, alors que les décennies et les siècles des Rois de France sont ignorés, épargnés, comme si nous avions à faire, avec des « nobles », à des « gens de bien », donc des « gens bien », on doit constater un étrange déséquilibre. C’est que nombre de celles et de ceux qui disent pis que pendre de Robespierre et de ces révolutionnaires ne disent pas nécessairement qu’ils préféreraient que la « Révolution » n’ait jamais eu lieu, que la France soit toujours une monarchie, que la Noblesse continue de diriger le pays (ce qu’elle fait tout de même partiellement), etc. Evidemment, à aucun moment, ces « héritiers » ne préfèrent commencer à blâmer ces nobles qui, avant 1789, ont activement contribué au discrédit envers ce régime, ont savonné la planche de Louis XVI, lequel, on le sait, avait bien compris la « nécessité » et le sens des réformes à faire, qui, pour une fois, concernaient donc au premier chef les plus riches, mais lesquels ont prolongé la Fronde… Donc, entre Clovis 1er et Louis XVI, quels sont les crimes, les « Terreurs » dont la dite royauté/aristocratie s’est rendue responsable ? Le premier embarras n’est pas devant le concept mais devant le choix : il y a pléthore. Dans cette note, nous allons donc lister des cas, sans pouvoir les développer un par un. Chacun met en cause, diversement, cette royauté/aristocratie :

  • les Croisades : évidemment, cette première référence est immédiatement polémique, puisque, aujourd’hui encore, l’Islam fait l’objet d’une fixation/obsession en France, notamment de la part de nombreux catholiques, pour lesquels il s’agirait, avec ces Croisades, de guerres extérieures desquelles aucun crime ne pourrait être conclu. Laissons à chacun se faire son analyse de.
  • Les Templiers, et notamment la dissolution de l’Ordre, par l’arrestation, l’emprisonnement, le procès, la condamnation, des Templiers. Là encore, la référence sera jugée polémique, parce que les Templiers ne sont pas des civils. Toutefois, nombre d’Historiens considèrent que la volonté royale visait, notamment, ou principalement, les richesses des Templiers, et que, pour ce pillage « légal », il y a donc eu des condamnations à mort injustifiées puisque basées sur des accusations mensongères, des jugements, mensongers. Donc, laissons à chacun se faire…
  • Le génocide des Cathares, si nous pouvons l’appeler ainsi : si le Roi de France n’est pas en tête des armées qui les assaillent et les écrasent, ce sont des représentations régionaux de la royauté qui agissent, avant que, une fois affaiblis par cette guerre civile, le Roi ne profite de cette situation pour s’emparer de territoires, de richesses, de ses représentants. Laissons donc à chacun se faire…
  • L’Inquisition en France : là encore, on nous dira que l’initiative n’est pas française, mais vaticane – alors que la volonté d’écraser les Cathares a contribué à finir de former le principe et l’organisation de la primo-Inquisition. Dans le cadre de ce processus historique européen, italien, espagnol, portugais, français, quel est le nombre, pays par pays, des victimes de l’Inquisition, qui, si elles ne furent pas des victimes directes de la volonté royale et aristocratique, le furent, de sa part, par le soutien à l’Eglise catholique, par laisser-faire et silence, … Parmi les historiens qui ont produit des travaux conséquents sur l’Inquisition, cette répression cléricale et politique, il y a Robert I.Moore et Louis Sala-Molins. Les victimes sont, au minimum, par centaines de milliers, voire par millions (les historiens ne sont pas d’accord, des archives existent mais d’autres ont été détruites, etc).
  • L’ordre social, féodal, royal et aristocratique partout en France : si, d’un côté, des « exceptionnels » se sont attribués des « droits exceptionnels », les… non-exceptionnels (!) se sont vus imposer des droits « communs », limités, et sans la moindre possibilité de résister à une volonté, particulière, d’un ou de plusieurs de ces « exceptionnels ». Par exemple, combien furent arrêtés et maintenus en prison par « les lettres de cachet » destinées à une arrestation et un emprisonnement ? Là encore, il faut distinguer les emprisonnés « communs » des emprisonnés « nobles », lesquels pouvaient même être surtout protégés par une prison royale ! Dans cet ordre social, féodal, l’exploitation des humbles est LA loi. Combien en sont morts ? L’Histoire « sociale » des différents règnes royaux est, de ce point de vue, inexistante. Il faudrait pouvoir estimer combien, d’enfants, de femmes et d’hommes sont décédés, par exemple, d’une maladie, d’une maladie de la misère, en raison de conditions de « vie » qui leur étaient imposés par ces « exceptionnels ».
  • Combien de condamnés à mort sous l’Ancien Régime ? Si les formes multiples de mise à mort sont bien connues, ce chiffrage total, y compris pour une période courte, n’est pas connue. Dans cette page, l’auteur rappelle que de nombreux soldats, déserteurs des armées de Louis XIV, ont été ainsi exécutés.
  • Quel est le bilan humain du règne de Louis XIV ? Il s’agit du Roi le plus encensé par les autorités, par la Bernisation des consciences. Pourtant, ses fautes, ses crimes, furent, on le sait, très nombreux, du cas, légendaire du « masque de fer » (fiction ou réalité ?), à l’adoption du « Code Noir », en passant par l’abolition de l’édit de Nantes, qui a relancé la guerre de religions en France, par les saignées fiscales afin de financer ses projets, ses guerres, Versailles, etc
  • Combien de villes ont été assiégées, avec, au terme de cet assaut, des massacres ? Cette page rappelle que, souvent, une fois une ville conquise, ses défenseurs défaits étaient massacrés.
  • Quel est le bilan colonial ? Un exemple parmi d’autres : dans « Dans la colonie esclavagiste française de Saint-Domingue au XVIIIe siècle : une ségrégation complexe. Bulletin de la Société d’Histoire de la Guadeloupe, (164), 57–76. https://doi.org/10.7202/1036802ar, écrit par Donnadieu, J.-L. l’auteur évoque les violences, les châtiments, subis par les esclaves, de la part de ces Européens, en roue libre. Paradoxe : le bilan colonial est mieux documenté, parce que l’esclavage est OFFICIEL dans les colonies, tandis que le bilan métropolitain l’est partiellement, notamment à cause d’un principe d’interprétation de l’Histoire de cette royauté/aristocratie selon lequel la majorité des Français de ces siècles, paysans, ouvriers, n’étaient pas des esclaves des Seigneurs, parce que, comme les esclaves par et pour « le Code Noir », ils avaient des « droits ». On voit que, bien avant la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, le droit écrit sert avant tout à justifier des négations de droit, de principe ou par le fait.
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