Il y a 5 ans, le travail commencé, publié, sous le premier « Du racisme social en France et par extension dans le monde », était prolongé par la parution de ce blog, avec une nouvelle édition, intitulée « Du racisme social en Europe, et par extension dans le monde » (actuellement, indisponible, en vue d’une toute nouvelle édition), afin de suivre l’actualité du racisme social, et du racisme. Ce travail, depuis 5 ans, a été élaboré, diffusé, par un engagement civique, bénévole.
Il faut insister sur cette réalité, ce travail, parce que ce qui est exposé ici ne relève pas de l’expression d’une opinion. Il a eu pour objet de démontrer la réalité du racisme social, moins clairement connu et identifié que le racisme, de faire connaître des livres importants, des publications de presse qui l’étaient tout autant, de proposer des analyses absentes du débat public, ou inédites, innovantes, de contribuer aux débats civiques français afin de ne pas laisser filer l’Histoire de France vers de nouvelles tragédies, voies sans issue. Ce qui se passe ces jours-ci illustre, hélas, ce danger.
Des publications ont été plagiées, sans que la source soit citée. Des « professionnels » sous statut, journaliste, publient moins et néanmoins, sont rémunérés pour leur travail, ce qui, évidemment, est positif, nécessaire. Les chercheurs indépendants manquent ainsi de financement, par comparaison avec ces journalistes, ou des Youtubeurs, devenus des producteurs de spectacles, y compris, intellectuels (par exemple, concernant l’Histoire). Les publications, notamment sérieuses, sur les mal nommés « réseaux sociaux » ne sont pas, encore, considérées comme un travail, alors que les entreprises qui les gèrent fabriquent, avec ces contenus civiques, des profits, des bénéfices. Les Universités sont devenus des espaces clos, et, en France, en situation difficile, en raison de la diminution des financements (la « précarisation » y est devenue massive).
Bien qu’il soit justifié que tout travail mérite un revenu, nous assistons depuis des années à l’extension du travail gratuit (avec toutes les formes de bénévolat, de productions civiques de contenus non rémunérées), la production intellectuelle gratuite, exploitée diversement par d’autres. Dans l’attente de la création d’un statut de travailleur intellectuel indépendant et rémunéré par des financements publics, la seule compensation peut provenir du mécénat populaire, à travers des soutiens, comme celui de Tipee, désormais disponible pour le financement du travail effectué ici.
Quel est ce travail à financer ? Avec quel montant mensuel le faire ?
Ce travail cible la création (1) de la très grande pauvreté, de la grande pauvreté, par des mesures politiques et économiques, puisque la pauvreté n’est pas « naturelle », en lien avec la dévalorisation de cette pauvreté, des personnes pauvres, de la plus minime (un propos de mépris) jusqu’à la plus grave (la production ET la criminalisation de cette très grande pauvreté, par des populations qui subissent des ghettos). Il est donc beaucoup question sur ce blog des politiques, cet ensemble de mesures, constantes ou ponctuelles, par lesquelles des populations sont paupérisées, exploitées et vilipendées pour des effets, personnels et collectifs, de cette paupérisation.
Par exemple, aux Etats-Unis, la paupérisation massive a été accompagnée par l’exposition de cette population à la circulation, au commerce, des drogues, à la criminalisation du commerce et de la consommation des drogues, par la mise en place d’un véritable traquenard a-social.
Cette politique a été ainsi responsable de l’addiction à, de maladies, physiques, mentales, de la violence sous toutes ses formes liée à l’existence, à la vente et à la consommation de ces substances, à l’emprisonnement tout aussi massif, le plus important, en pourcentage de population, du monde. Une autre partie, centrale, de cette politique, a consisté à privatiser au maximum, à favoriser la spéculation immobilière généralisée, y compris par des montants de loyer excessifs, notamment au regard des capacités financières de la majorité. Le droit américain diverge d’un Etat à un autre, mais souvent, la procédure d’expulsion d’un locataire, d’une famille locataire, qui ne peut plus payer son loyer, est très rapide, effectuée avec l’assistance d’une police dont les capacités de violence sont connues. C’est ainsi, et nous en avons parlé ici à plusieurs reprises, et nous le ferons encore, que les Etats-Unis sont devenus un pays qui compte le plus, en proportion de population, de sans, sans-domicile, sans revenu, qui survivent (mais meurent aussi très vite), dans des conditions humainement scandaleuses, attentatoires à la dignité humaine, alors que dans le même temps, des familles ont des avoirs financiers évalués en millions ou milliards.
Or, pour parvenir à une telle situation, plusieurs actions politiques sont imbriquées, avec, la sacralisation de la propriété privée évaluée financièrement, un droit en faveur des propriétaires, la protection du capitalisme sous toutes ses formes, avec des travaux, des métiers, à très bas salaire. EN MEME TEMPS, une autre action politique consiste à valoriser l’enrichissement, et notamment l’enrichissement sans limite, à défendre une jouissance individuelle également sans limite de cet enrichissement, par une fiscalité réduite à rien ou presque rien, à diffuser des récits sur les « vertus des héros capitalistes », « self-made men/women », par exemple avec la star de cet égoïsme démiurgique, Ayn Rand.
Il s’agit donc de traiter de tous ces phénomènes, dans l’espace et dans le temps : dans l’espace, puisque tous les pays du monde sont déterminés, de manières diverses, par ce rapport entre pauvres-riches, selon les législations nationales, les croyances politiques, les luttes politiques; et dans le temps, puisque notre présent n’est qu’une partie de l’Histoire, la partie en cours, à côté de celle qui a déjà eu lieu, et qui a déterminé pour une partie, notre situation.
A propos de cette Histoire, il a donc fallu élaborer des outils, comme ce néologisme, la misopénie, à partir de deux racines grecques, pour dire clairement, et sans erreur, le problème de la haine contre la pauvreté, contre les pauvres, et un travail historique dont le contenu est en élaboration constante, au fur et à mesure des années. Ce travail a permis d’établir que le racisme est né du racisme social, que ces deux phénomènes n’ont pas existé depuis les débuts de l’Humanité, mais se sont formés, par et pour, des inégalités économiques jamais connues auparavant, avec, d’un côté, l’extrême richesse, et de l’autre, l’extrême pauvreté, une situation absolument pas généralisée et « naturelle ». Or, étant donné la mondialisation de ce rapport social-asocial, entre pauvres et riches, pauvreté et richesse, l’expression sociale, politique, du racisme social est omniprésente. Ce phénomène se manifeste par des propos, de citoyens (sur les « cassos »), de politiciens professionnels (sur « les gens qui ne sont rien »), par des décisions et des législations politiques (par exemple, contre les chômeurs, les locataires, les migrants), par des ghettos et donc toute cette criminalisation de la pauvreté.
Constater, raconter ce qui est, est, déjà, nécessaire, mais pas suffisant. Il faut aussi expliquer pourquoi ces pratiques et ces discours sont injustifiés, dangereux, pourquoi ils sont indécents, puisque, à celles et ceux qui ont le moins, il est ainsi beaucoup reproché, alors que, ainsi contraints, les plus pauvres doivent agir pour survivre. La privation de droits/biens essentiels, comme le logement, un revenu, un travail, est officiellement dénoncée par celles et ceux qui font l’éloge de la situation inverse, l’enrichissement maximum, puisque, dans une telle situation, les personnes concernées n’ont aucun problème, de logement, de revenu, de situation sociale, mais, hélas, trop considèrent qu’il est justifié que tant en soient, eux, privés. Le travail sur ce sujet a donc pour objet de prendre acte de ce fait, dans la diversité de ses expressions, mais aussi d’élaborer des réponses, pour soutenir les personnes concernées, les organisations politiques en lutte contre, les associations en lutte contre, et chaque citoyen conscient de ce problème.
Les publications sont : du contenu original, sur un sujet, une proposition innovante, un angle mort des discussions publiques, un problème mémoriel, un récit historique; des lectures-analyses de livres, films; des podcasts; des entretiens.
Si ce travail vous apparaît convaincant et important, la question n’est pas de définir ici ce que sont nos besoins actuels, puisque, à partir du moment où nous sollicitons votre mécénat personnel, c’est que nous avons de tels besoins, énoncés ci-dessus, mais celle de votre capacité à soutenir ce travail.
En effet, pour les personnes dont les moyens financiers sont modestes, personnes dont il est justement question sur ce blog, par les conditions matérielles contraignantes, qu’elles subissent, il n’y a pas de sens à ce qu’elles prennent une part, même modeste, pour ce mécénat populaire. Si l’intention est bonne, elles n’ont pas à dépenser une somme, même modique. Il faut le dire parce que des personnes très pauvres sont souvent très généreuses, au regard de leurs capacités, mais il n’est pas possible d’approuver qu’elles se privent d’une part du peu qu’elles gèrent, qui leur permet de survivre. Sur le principe de cette intention, elles en sont remerciées.
Pour les autres, il apparaît évident que, sauf pour les personnes dont la situation financière est exceptionnelle, le don mensuel doit être proportionné, avec le moins d’impact sur vos finances. Dans ce cas, nous n’avons aucune somme à vous suggérer, sauf qu’elle ne doit dépassée une proportion que seul(e), vous pouvez établir.
Exception à la règle : si vous faites partie des personnes dont la situation financière est exceptionnelle (millionnaire ou milliardaire), vous avez alors la liberté, puisque les moyens, de décider d’un soutien financier conséquent. Il est tout à fait légitime qu’une personne dont la situation est telle, veuille soutenir un travail sur et pour les pauvres dans le monde.
Si vous décidez d’être un(e) mécène, individuelle, et que vous vouliez parler du sens de ce don mensuel, de ce sujet du racisme social, vous pouvez écrire un commentaire en indiquant votre pseudo de compte Tipee : le commentaire ne sera pas publié, visible, ici.
En fonction du soutien des mécènes, nous pourrons faire plus que moins, ou moins que plus. Si ce soutien est significatif, nos créations seront quotidiennes, et diverses. Comme indiqué, les Tips serviront principalement à financer la logistique, le temps de travail. Si le montant des Tips devenait conséquent, nous soutiendrions des projets, des associations, en France et ailleurs, afin, par exemple, de mettre à l’abri des personnes sans domicile. Si une telle situation devait se produire, à savoir que le montant mensuel reçu devenait très important, nous ferons connaître la part que nous utiliserons pour ces projets, ces associations, en proposant à nos mécènes Tipeurs de choisir avec nous les bénéficiaires de.
(1) en principe, aucun humain n’est pauvre. S’il l’est, ce qu’il est privé, par des contraintes politiques et économiques, d’un accès à, des biens, des services, auxquels d’autres accèdent, par « privilège ». Par la production des biens et des services, il n’existe aucune rareté, parce que les humains, quelle que soit la communauté, produisent les biens nécessaires dont ils ont besoin.
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