Sur la page Facebook du « Du racisme social en Europe et par extension dans le monde« , une personne qui a commenté une publication concernant les Gilets Jaunes dit approuver et soutenir Marine Le Pen, dès lors qu’elle refuse une augmentation du SMIC. Cette personne qui semble soutenir, comme Marine Le Pen le prétend elle-même, les Gilets Jaunes, ne paraît pas percevoir la contradiction entre cette volonté et celle exprimée par les Gilets Jaunes, d’autant que ce refus d’augmenter le plus bas salaire, légal, est aussi la volonté du gouvernement. Une fois de plus (comme c’est le cas avec B. Hamon avec la politique actuelle, puisqu’il réclame, lui, l’augmentation des taxes sur le pétrole, et « l’accompagnement social » pour les salariés modestes, ce qui est aussi le propos du gouvernement), nous trouvons une classe politique française globalement unifiée, d’accord, d’autant que certains qui prétendent soutenir ce mouvement ne disent pas ce qu’ils pensent de cette question, ou quand ils l’ont fait antérieurement, ils étaient en accord avec cette politique d’inégalités, où les bas salaires, très bas, sont maintenus à un très bas niveau, sans augmentation ou avec des augmentations ridicules, quand par ailleurs, ils approuvent le principe des très hauts salaires et d’augmentations très importantes, quand elles adviennent. Avec son mouvement RN FN, elle a une astuce, elle-même mise en oeuvre par la politique gouvernementale actuelle : supprimer des cotisations pour donner du salaire en plus. Mais il s’agit d’un tour de passe-passe, bonneteau, qui donne d’un côté ce qu’il reprend de l’autre, puisque ses cotisations retirées ne contribuent plus au financement de droits sociaux indirects, fondamentaux pour les travailleurs et les citoyens les plus modestes. En somme, le mouvement permet de vérifier que la classe sociale la plus aisée en France, qui simule des divisions en son sein, est en fait très unie, et qu’elle est, contre les autres, contre la classe sociale populaire. On est confondu de constater qu’un principe économique fondamental est ainsi si méconnu : si la croissance économique française est l’une des plus mauvaises des pays « riches », si, dans les territoires, l’état économique général se traduit par des zones amorphes, léthargiques, avec un petit commerce disparu, ou à l’agonie, ou survivant miraculeusement, et pour combien de temps, c’est que les salariés qui subissent, souvent illégalement, les plus bas salaires étant les citoyens les plus nombreux, leur salaire est entièrement avalé par les dépenses contraintes obligatoires, et qu’ils ont aucune marge pour rien. Donc, quand on prétend vouloir soutenir les commerçants, s’opposer à l’augmentation des salaires signifie concrètement approuver ce qu’ils subissent, leur disparition, déjà actée ou à venir. Et, au-delà, cela signifie également que l’on approuve que les familles populaires, majoritaires, n’aient pas les moyens, ni de se faire plaisir, ni de faire plaisir à leurs enfants, de les soutenir en cas de difficulté. C’est que si certains ont des revenus aussi énormes et exceptionnels, la « société capitaliste » qui est tant en échec sur tant de sujets réussit au contraire à capter une part fondamentale des revenus via les échanges nécessaires, en offrant ainsi à une minorité ses revenus exceptionnels, en les augmentant régulièrement. Les Bernard Arnaud et consorts sont une infime minorité, et tout est fait pour eux, et les millions de citoyens qui font la France, tout est fait contre eux – c’est le constat (et pas « le sentiment », euphémisme), des Gilets Jaunes. Pour l’heure, il faut le constater aussi : si le mouvement des Gilets Jaunes est nécessairement écouté, il n’est nullement entendu.
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