Armées françaises : des Nazis endossent l’uniforme – pour, à nouveau, trahir ? L’enquête de Médiapart

Un extrait de l’enquête publiée par Médiapart est reproduit ici. Elle est édifiante. Elle confirme qu’il existe, partout en Europe, mais notamment, fortement, en France, un Nazisme permanent ET toléré, si ce n’est pire… Comme ces néo nazis sont des fanatiques des armes et des crimes commis avec des armes, il n’est donc pas surprenant de voir qu’ils pratiquent l’entrisme dans les armées, mais, quand les responsables des Armées sont informés, ET NE FONT RIEN, ce silence qui ne dit mot consent…

« Le 25 juin 2018, Alan V. explique sur Facebook qu’il faudrait coller « une bonne balle dans la nuque » des migrants… Un énième déferlement de haine sur les réseaux sociaux ? Pas seulement. C’est aussi un problème de sécurité nationale. Alan V. est un jeune militaire du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA). Sur son compte Instagram, le même Alan publie des clichés qui le montrent en uniforme, notamment à Menton dans le cadre de la mission Sentinelle (Mediapart n’a pu déterminer l’objet de la surveillance à laquelle il était assigné, notamment s’il s’agissait d’un lieu de culte). Le militaire ne fait pas mystère sur les réseaux sociaux de ses opinions politiques comme lorsqu’il expose un gros plan d’un tatouage sur un avant-bras. On peut y lire : « Meine Ehre heißt Treue [Mon honneur s’appelle fidélité – ndlr] ». Soit la devise gravée sur la boucle de ceinture des SS en référence à leur fidélité à Adolf Hitler. Lorsqu’elle a rendu son rapport le 6 juin 2019, la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France avait pris soin de placer au premier rang de ses 32 recommandations : « [Le] suivi des membres ou anciens membres des forces armées ou de sécurité intérieure impliqués dans des groupes d’ultra-droite. » Auditionné par cette même commission, le général Jean-Marc Cesari, le sous-directeur de l’anticipation opérationnelle (SDAO, le service de renseignement de la gendarmerie), s’était voulu rassurant : « À l’évidence, il n’y a pas de place chez nous pour des personnes qui véhiculent des idées antirépublicaines et extrémistes violentes, quelle que soit l’idéologie qui les sous-tend. » À voir. L’enquête de Mediapart, menée pour l’essentiel en source ouverte (c’est-à-dire en consultant les publications sur les réseaux sociaux accessibles à tous), révèle une dizaine de cas de militaires ou ex-militaires (mais encore en service au moment de certaines de leurs publications) qui affichent leur idéologie néonazie au vu et au su de tous. Sans que cela n’ait entraîné jusqu’ici leur éviction de la grande muette. Les deux seuls militaires ayant quitté l’armée l’ont fait de leur propre chef. Contacté, le ministère des Armées a répondu (voir la réponse complète dans l’onglet Prolonger) que « parmi les militaires mentionnés dans l’enquête [de Mediapart], certains sont encore en service et les éléments ont été portés à la connaissance de leur chaîne de commandement ». L’article (L. 4139-15-1) du code de la défense prévoit de procéder à la radiation des cadres ou à la résiliation du contrat d’un militaire lorsqu’une enquête administrative fait apparaître que son comportement « est devenu incompatible avec l’exercice de ses fonctions eu égard à la menace grave qu’il fait peser sur la sécurité publique ». Pour détecter ce type de comportement, l’enquête de sécurité, menée en amont du recrutement, doit permettre d’« écarter tout candidat présentant des signaux, même faibles, de radicalisation », détaille le rapport de la mission d’information sur les services publics face à la radicalisation des députés Éric Diard et Éric Pouilliat, le 27 juin 2019. Ce contrôle est conduit par le Centre national des habilitations défense (CNHD). Chaque candidat fait l’objet d’un « contrôle élémentaire », qui vise « à évaluer le degré de confiance qui peut lui être accordé ». Le casier judiciaire, les antécédents sont, entre autres, épluchés. Mais les réseaux sociaux ? Mediapart a déniché le cas de Yann G. qui s’affiche dès octobre 2016, et à plusieurs reprises, avec des vêtements portant le logo du réseau néonazi « Blood & Honour », dont le nom provient de la devise des Jeunesses hitlériennes, « Blut und Ehre ». Cela ne l’empêchera pas de s’engager au 1er régiment de hussards parachutistes à la fin de l’année 2018. Depuis, ni sa qualité de soldat ni la dissolution de la filiale française de « Blood & Honour » prononcée en conseil des ministres en juillet 2019 n’ont gêné Yann pour publier de nouvelles photos en août 2019 sur son compte Instagram sur lesquelles il apparaît vêtu d’un sweat-shirt aux couleurs du groupuscule interdit. « Par construction, nous n’avons pas les moyens de suivre les publications de nos 140 000 personnels lorsqu’ils s’expriment sur internet, avoue le ministère des Armées. Tous ne font pas état de leur qualité de militaire dans leurs publications ou s’expriment sous une autre identité. […] Une minorité de soldats s’expriment via leurs comptes personnels sur les réseaux sociaux ou sur des sites extrémistes sans que l’armée de Terre puisse le détecter. » Le CNHD dispose bien d’un outil permettant « le criblage des réseaux sociaux ». Mais cela ne permet, selon le ministère, qu’« une photo instantanée à un moment donné ». »

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