Démocratie et Elections : si elles ne sont pas nécessairement un “piège à cons”, elles peuvent l’être néanmoins

La confusion entre “démocratie” et système politique structuré par des élections, est très répandue, et notamment en raison d’un enseignement scolaire ou involontairement partiel, superficiel, ou volontairement trompeur (en effet, on ne peut pas confondre “enseignements scolaires” et vérités, puisqu’un enseignement peut diffuser des erreurs fou des mensonges). La véritable démocratie universelle, de ses origines, archaïques, à aujourd’hui, réside dans l’assemblée d’une population, sans exclusion (autre que marginale, ce qui concerne la dite assemblée par une ou plusieurs décisions motivées). Faire une élection, c’est faire une sélection : parmi les membres d’une communauté, choisir “qui” va être mandaté pour… Ci-dessous, nous allons parler du cas français, parce que, comme l’indiquent les principes généraux exprimés ci-avant, les communautés humaines n’usent pas des mêmes façons de se réunir, de décider. Dès lors que l’on considère un système politique sélectif pour lequel chaque adulte majeur est en droit de participer (sauf spécifiques et rares exclusions), la France est une “jeune démocratie”. Vieux pays, jeune démocratie : c’est seulement avec la 3ème République qu’un vote non censitaire se met en place. Pour nombre de, personnes, groupes, communautés, forces, connues ou moins connues, le fait qu’il y ait en France un tel système ne va pas de soi : les royalistes en nient la légitimité, les fascistes la pertinence, etc. Pour les anarchistes, les communistes, le fait que la France soit une démocratie est un projet – parce que, pour ses engagés, elle ne l’est pas actuellement. Les uns considèrent que le pays est trop démocratique, et que c’est révoltant, et les autres considèrent que le pays ne l’est pas vraiment ou du tout, et que c’est aussi révoltant. Il serait facile de faire comme certains, en disant que la vérité est nécessairement médiane, et le problème serait réglé. Mais pour traiter sérieusement un tel sujet, il faut non seulement prendre en compte ses caractéristiques, mais aussi ses conditions. Nombre de déclarés “analystes” ne prennent en compte que les caractéristiques et jamais les conditions. Ce fut et c’est la force du marxisme de systématiquement étudier et mettre en avant les conditions de. La plupart des chercheurs et penseurs de la réalité (et pas des fictions appelées “réalités alternatives”) sont donc des marxistes, de fait, ou pour certains, de fait et de “droit”, dès lors qu’ils ont une idéologie inspirée de. Les conditions françaises, quelles sont-elles ? Etudions le cas particulier, mais central, de l’Assemblée Nationale. L’AN en France compte 577 députés pour 66 millions d’habitants (et pas d’électeurs, mais il faut prendre en compte l’ensemble des habitants, puisque les non-électeurs, les enfants, les privés de droit civique, doivent aussi être représentés par ces élus), soit un élu pour 114.384 habitants. Autrement dit, si nous prenons la ville d’Orléans qui compte près de 113000 habitants, un individu est censé tous et tous les représenter. Le taux de représentation/proportion est, selon l’angle choisi, très faible, ou très large. Et actuellement, des élus et des groupes politiques militent pour diminuer ce nombre d’élus à l’Assemblée Nationale. Autrement dit : une Assemblée difficilement représentative le deviendrait encore plus. Pour être élu, il faut en avoir l’âge et le droit (ne pas être privé de). En théorie, tout adulte, non exclu, le peut, sur les 47,7 millions d’électrices/électeurs potentiellement inscrit(e)s (parce qu’il faut l’être, condition sine qua non). Mais, EN FAIT, QUI peut être candidat(e) à ces élections, étant donné qu’il y faut d’autres conditions, à savoir, le vouloir, forcément, et le pouvoir (capacités personnelles, moyens financiers, réseaux de relation). Immédiatement, ces conditions réduisent drastiquement le nombre des candidat(e)s à. Et tout aussi immédiatement, ces conditions qui sélectionnent donc des candidat(e)s déterminent un profil, individuel comme collectif. L’Assemblée Nationale actuelle (2021) illustre parfaitement cette réduction dans la réduction : réduction première, par la série de conditions, réduction seconde par la sélection opérée par les partis, lesquels sont nommés dans la Constitution de la 5ème République en tant qu’ils ont, seuls, la légitimité pour faire vivre la vie politique en France. Sans parti, pas de “salut”, pas d’élu. Sur un tel sujet, absolument essentiel, vous pouvez faire une recherche sur “Youtube”, le site principal de partages de vidéos. Des vidéos sur tant de sujets, vous en trouvez des milliers, mais sur ce sujet, quasiment rien. Certains diront : “on sait” comment cela marche. Sauf que, sans étude ni énoncé des faits, le “on sait” reste théorique, et, quand il y a du flou, il y a des loups. Contrairement à ce prétend une chanson trompeuse, les élus à l’Assemblée Nationale concentrent d’énormes pouvoirs, à commencer par celui de représenter tant de citoyens par circonscription, et en moyenne. Ils peuvent faire tomber n’importe quel gouvernement, quand ils le veulent – s’ils sont majoritaires. Et ils votent des lois – beaucoup de lois, dont de nombreuses lois au minimum problématiques, voire pire encore. Ils en votent tellement, parmi lesquelles tellement sont problématiques, qu’ils sont même devenus une source de problèmes pour beaucoup de Français, comme l’ont illustré de manière diverse des mobilisations massives sur “le mariage pour tous”, sur une “loi travail”, sur les “retraites” ou avec les Gilets Jaunes. C’est ce que nous allons étudier dans une série de notes sur ce sytème français.

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