En France, la majorité politique Renaissance a organisé la plus grande armée de travailleurs avec une rémunération horaire en dessous du SMIC (RSA, apprentissage, stages)

Novlangue d’un pouvoir qui parle de paix quand il soutient la guerre, d’Education Nationale quand il organise son démantèlement, la majorité Renaissance a organisé le parcours législatif d’une loi de “plein emploi”, alors même que toute sa politique vise à augmenter le nombre de chômeurs, par des suppressions de postes dans la Fonction Publique, par une situation générale économique catastrophique (sauf pour la partie libérale de la population), avec des faillites, des “plans sociaux” (plans asociaux). Eu égard à un tel titre, cette loi est d’une vacuité confondante, mais, hélas, concernant un NOUVEAU préjudice contre les travailleurs, les privés d’emplois, elle n’est pas assez vide, puisqu’elle contient des dispositions spécifiques* pour les “bénéficiaires” (!) de la charité républicaine, le RSA, “revenu de solidarité active”, dont il s’agit de faire monter en puissance la part… active. Ces dernières années, la constante politique de droite suivie par les gouvernements français, depuis la première élection de Jacques Chirac en 1995 (bientôt 30 ans !), s’est orientée vers un conditionnement accrue des “droits sociaux”, et, désormais, il n’est pas rare que des personnes qui ont le droit à une allocation chômage en soient privées, parce qu’elles n’ont pas pu se rendre à un rendez-vous obligatoire, parce qu’elles n’ont pas répondu à un questionnaire en ligne, etc. Il est bien connu que contraindre des personnes pauvres à survivre avec aucun revenu mensuel les aide beaucoup. Et, HELAS, ces dispositions n’ont pas été radicalement et clairement contestées par des forces politiques dont on pouvait attendre une mobilisation de leur part, notamment des grandes “centrales syndicales”. La propagande, ce bombardement social par des mantras, sur et contre “l’assistanat” a visé les cerveaux de la majorité civique, et nombre ont rapidement cédé face à ces agressions. Les “Grandes Gueules” et autres horribles émissions existent pour ce travail.

Ce projet de loi est, néanmoins, “cohérent”, avec l’ensemble de la politique de Renaissance, comme avec sa législation retraite, avec le financement public de l’apprentissage au profit des employeurs (un cadeau énorme !), avec les stages, avec le “service civique”, avec son rejet de toute augmentation significative des bas salaires. Et pour cause : ce gouvernement existe pour mener la guerre au déjà très faible/très affaibli “droit du travail”, dont l’ambigu SMIC (à la fois principe positif pour empêcher, en principe, de pouvoir payer un taux horaire de travail plus bas que…, et principe négatif dans la mesure où il permet de fixer des travailleurs à cette limite). Le patronat français voulait pouvoir exploiter des travailleurs en les rémunérant EN DESSOUS DU SMIC : Renaissance lui a offert sur un plateau toutes ces dispositions. ll faut bien prendre la mesure du FAIT : l’Etat mène une guerre contre le droit du travail, contre des OBLIGATIONS LEGALES. Et les “garde-fous” supposés pouvoir l’empêcher ne protègent de rien. L’exploitation des travailleurs jeunes dans l’apprentissage est énorme et absolument scandaleux : les travailleurs sont ravis de pouvoir utiliser une main d’oeuvre en pleine forme, dynamique, qui veut bien faire, souvent naïve. Et cette exploitation a pu être mise en place dans le silence de tant, dont des grandes centrales syndicales, qui semblent n’y avoir vu aucun mal, ou pas autant de mal que cela… Les Rsistes pourraient rejoindre cette armée des exploités de France, si cette loi est adoptée, si cette loi n’est pas censurée par le Conseil Constitutionnel fantôme… Et même si cette loi est adoptée, si elle est promulguée au JO, elle devra, ELLE AUSSI, comme la loi sur les retraites, être socialement rejetée, en attendant qu’elle le soit par un nouveau pouvoir politique NON PLOUTOCRATIQUE, si la France parvient à échapper à la toile d’araignée de la droite politique et économique.

  • Extrait de la loi : « II. – Le contrat d’engagement définit :
  • « 1° Les engagements de l’organisme référent, notamment les actions mises en œuvre en matière d’accompagnement personnalisé du demandeur d’emploi et, le cas échéant, de formation et de levée des freins périphériques à l’emploi. Ces engagements comportent la désignation d’un référent unique en son sein, chargé de l’accompagnement du demandeur d’emploi pendant la durée du contrat ;
  • « 2° Les engagements du demandeur d’emploi, parmi lesquels son assiduité et sa participation active aux actions prévues par le plan mentionné au 3° du présent II ;
  • « 3° Un plan d’action, précisant les objectifs d’insertion sociale ou professionnelle et, le cas échéant, le niveau d’intensité de l’accompagnement requis auquel correspond une durée hebdomadaire d’activité du demandeur d’emploi d’au moins quinze heures. Il comporte des actions de formation, d’accompagnement et d’appui.
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