L’extrême-droite est cet espace anthropologique qui cumule des prétentions : “on” prétend être “français”, et “patriote”, on prétend “aimer son pays”, “vouloir le défendre”, etc. A l’instar de ce que les Chrétiens et d’autres ont fait pendant l’Histoire de leur(s) culte(s), il y a la prétention de privatiser une identité commune, et en fait, elle est au contraire mise au service de : c’est “la France” et “l’amour de la France” qui sont ainsi placés sous une tutelle, et celui ou celle qui voudrait tenir un même discours se verrait donc, à priori ou à posteriori, rattaché à cette tutelle, bien qu’il ou elle s’en sente totalement éloigné. Main basse sur “la France” et “les Français”. Et pour servir cette prétention, l’extrême-droite différencie et oppose, Français et étrangers, nationaux et non-nationaux. Mais de quels “étrangers” l’extrême-droite nous parle t-elle ? Pour se différencier radicalement de l’extrême-droite, une certaine extrême-gauche, là encore selon des identifications internes ou externes à celle-ci, entend contredire l’extrême-droite, en tenant un discours inversé, tout aussi idéaliste : les étrangers, en France, sont tous et toutes, des individus formidables, et, par comparaison, ce sont même les Français qui seraient minables, mauvais. Du coup, il faudrait faire en sorte qu’il y ait toujours plus d’étrangers, quels qu’ils soient. Or, ce sont là les mêmes procédés, mentaux et rhétoriques : l’hyper idéalisation d’un côté, l’hyper dévalorisation de l’autre, sur le modèle de ce que fait “le racisme”, et également le “racisme social”. Or, quand l’extrême-droite parle des “étrangers qui envahissent la France”, il faut bien constater qu’elle se focalise sur les migrants, pauvres, qui, ayant des papiers ou non, sont venus, viennent en France, soit pour la traverser, soit pour y vivre et travailler. Et, comme, en fait, ces étrangers-là, ne constituent pas un problème, ni une menace, réelle, ce discours critique envers des “étrangers”, “dangereux” ou “problématiques”, est entièrement et immédiatement nul et non à venu. Ce qu’il s’agit de savoir, c’est s’il y a, en France, des “étrangers”, influents, actifs, dangereux, problématiques, “anti-Français”. Il faut donc regarder, tout, partout, et ailleurs. Et pour cela, il faudrait dire : qu’est-ce qui est dangereux, grave, pour la France, les Français, les citoyens ? Pour les Français, il serait particulièrement grave qu’ils n’aient plus la souveraineté sur leur pays, comme lors de l’Occupation, qu’ils soient, asservis, et utilisés. Or, sur cela, nous l’avons sous les yeux : une classe sociale, riche, composée, d’Américains, d’Allemands, d’Anglais, d’Israëliens, de Russes, de Saoudiens, etc, vit, agit, en France, ou, à l’extérieur, en se servant de la France, y compris, de manière contraire aux intérêts de la population. Certains de ceux-ci sont des mafieux, mais des mafieux de haut vol, et ils ne sont pas ennuyés, ni par l’Etat, ni par la police, ni par l’extrême-droite, d’autant que certains de ceux-ci la financent. D’autres, sans être des mafieux (au sens où ils n’hésitent pas à utiliser des moyens criminels), le sont seulement dans son sens “économique”, dans la mesure où ils organisent la violation de multiples lois, fiscales, du travail, sans, là aussi, être jamais ennuyés, puisque, au contraire, le pouvoir politique a organisé année après année une impunité en béton. Oui, des “étrangers”, aidés de Français, font la loi en France ! mais oui, ce ne sont pas les pauvres migrants, auxquels les pires conditions de “vie” sont imposés. Pour eux, le racisme social et le racisme sévissent, ensemble. Et, dans les villes, comme l’extrême-droite en a fait l’un de ses dadas, il y a bien un “grand remplacement”, mais LA ENCORE, il ne s’agit pas d’un “grand remplacement”, ethnique, où ces pauvres migrants, parfois musulmans, viendraient remplacer des “Français de souche, catholiques”, mais d’un grand remplacement de classe, où la grande bourgeoisie, TOUTES NATIONALITES CONFONDUES, remplace les prolétaires. L’extrême-droite instrumentalise des faits et des problèmes, pour les modifier, pour les “déporter”, et en faisant cela, elle sert ces étrangers-là. C’est ce qui explique que, à des moments-clés de l’Histoire de France, elle ait pu tant “trahir”, comme en 1871, en 1940, avec la guerre d’Indochine, avec la guerre du Vietnam, avec les effets de la présence du FN ces trente dernières années. Son objectif n’est nullement d’aider les Français en tant que prolétaires, mais au contraire, de les diviser, pour protéger la classe capitaliste, à laquelle il est structurellement lié.
les étrangers en France
le grand remplacement
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