Face à la page de Wikipédia sur la Controverse de Valladolid, une contre-page – première partie

Ci-dessous, vous trouvez le début d’une “contre-page” concernant la page de Wikipédia, dédiée à la controverse de Valladolid. Les suites de cette contre-page seront publiées dans les prochains jours. La parution de cette “contre-page” est justifiée à plusieurs titres : la page de Wikipédia dédiée à, est brève, partielle, et partiale. Elle défend l’Espagne ET l’Eglise catholique, en se servant de cette controverse, pour affirmer qu’il y a eu, de la part des dirigeants européens concernés, conscience, “bonne foi”, et volonté de ne pas laisser faire le cours des choses, tel qu’il s’était imposé au-delà de l’Océan. Il s’agit là, typiquement, d’une réécriture de l’Histoire, ce qui peut être démontré par la mise en perspective tant de ces faits, que de cette controverse. Enfin, la parution de cette contre-page a pour objet d’inciter TOUTE PERSONNE, élève, étudiant(e), mais aussi, enseignant(e), qui est amené à faire une recherche, à utiliser Wikipédia, à la PRUDENCE, à considérer qu’il ne suffit pas d’avoir à faire à une narration par des amateurs pour qu’elle soit, sincère, honnête, sérieuse, et que, hélas, trop de pages de Wikipédia sur des sujets importants ont des faiblesses structurelles, voire pire, lorsqu’elles contribuent à une propagande, politique, historique, philosophique.

La “controverse de Valladolid” désigne l’organisation, par l’Eglise catholique romaine, dans la ville espagnole éponyme, d’août à septembre 1550 et de mi-avril à mi-mai 1551, d’une confrontation entre deux théologiens, Juan Ginés de Sepulveda (prêtre, chroniqueur auprès de Charles Quint) et Bartoloméo de Las Casas, un frère dominicain, à propos des habitants du Nouveau Monde, de leurs droits et de leurs devoirs, comme de ceux des Européens à leur égard, comme à l’égard des terres et des valeurs de ces territoires jusqu’ici majoritairement inconnus. Les deux orateurs se confrontent en présence de personnes considérées comme compétentes : théologiens prestigieux (notamment de l’école de Salamanque), juristes et administrateurs, pour 15 “juges”, sept membres du Conseil des Indes, deux membres du Conseil Royal Suprême, un membre du Conseil des grands ordres chevaleresques, trois théologiens dominicains, un théologien franciscain, un évêque, des spécialistes des Indes et deux inquisiteurs du Conseil Royal Suprême. L’Etat espagnol est donc représenté par l’ensemble de ces instances d’administration, à savoir, le Conseil Royal Suprême, le Conseil des Ordres Chevaleresques, et le Conseil des Indes. Bien que les éléments invoqués de part et d’autre, les arguments et les conclusions de cette confrontation aient incité les dirigeants politiques (comme Charles Quint) et religieux, à la prudence et à la modération, dans l’accomplissement de la colonisation européenne du Nouveau Monde, la confrontation eut peu d’influence, en fait et dans la durée, sur celle-ci, comme l’établissent les faits, les évènements postérieurs à la tenue de cette “disputatio”.

57 ans après l’arrivée des caravelles de Colomb dans les îles des actuelles Caraïbes, ce que le récit commun en Europe et les livres d’Histoire qualifient depuis longtemps et à tort de “découverte de l’Amérique”, les faits de la colonisation espagnole dans cette région du monde et, dans la foulée, sur les terres continentales, sont tels, que les autorités politiques, l’Empereur Charles Quint et le Pape Jules III, jugent nécessaire de faire tenir un débat intellectuel afin de les éclairer comme d’éclairer l’ensemble des personnes concernées par ces situations nouvelles. Nombre d’Européens sont étonnés, choqués, par le fait dominant : alors que des civilisations qui ignoraient leur existence réciproque se sont rencontrées, un évènement rarissime dans l’Histoire humaine, alors qu’il était sensé de penser que cette rencontre conduirait à des échanges fondés sur l’égalité, à des alliances nouvelles, les Européens conquérants ont imposé l’exploitation des richesses du Nouveau Monde, en y comprenant ces habitants, considérés, dès Christophe Colomb, comme une “marchandise de valeur”. Rapidement, les échos qui, avec retard, étant donné les conditions de circulation des informations, parviennent aux Européens, sont alarmants, tragiques. Il est fait état de mise en esclavage, de massacres, d’humiliations, de destruction des communautés, qui existaient là depuis des siècles. Ce que les Européens ne savent pas, c’est que, dans certains cas, la situation est pire : par exemple, les Taïnos, sis dans les “grandes Antilles”, ont quasiment entièrement disparu, et ce en moins de 15 ans (passant de 3 millions 500.000 à 60.000), et, 15 ans après encore, les derniers Taïnos auraient été environ 600. Si les notions de “génocide” et de “grand remplacement” n’existaient pas à cette époque, leur sens correspond à ce qui a été fait, par l’association, redoutable, entre la violence coloniale et les maladies contre lesquelles ces habitants n’avaient aucune immunité. Les conquérants européens savent que pèse sur eux des accusations, implicites ou explicites, de vols, crimes, violences injustifiées, disproportionnées, ce que le droit national espagnol et le code moral catholique proscrivent. Il y a donc des questions qui se posent : dans leur exploration-appropriation du “Nouveau Monde”, les conquérants se comportent-ils comme des voleurs, des criminels, voire même des “adeptes de Satan” ? Seule l’accusation de racisme n’est pas conçu et à fortiori, formulé, parce que le racisme n’existe pas de manière explicite, largement partagée, consciente, définie, mais cette controverse repose aussi sur la conception d’une différenciation de nature et de valeur, entre les Européens conquérants, adeptes de la “vraie foi”, et ces habitants du Nouveau Monde, facilement qualifiés par ces conquérants de “sauvages” ou d'”animaux”.

Pour comparer, la note Wikipédia se trouve ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_de_Valladolid

Cette page Wikipédia a été scannée ce jour, puisqu’il en sera fait référence dans les prochaines notes.

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