Dans une note récente publiée sur son blog, Jean-Luc Mélenchon et ses probables co-rédacteurs (même si, in fine, il reste l’auteur principal du texte, le correcteur final de), ont publié un texte sur et contre le racisme, ce qui est déjà mieux que ceux qui, sans écrire sur, tiennent des propos racistes tous les jours ou presque, en menant une carrière politique, sans en être affectés, par des poursuites judiciaires substantielles par exemple. Ci-dessous, des extraits sont cités et commentés :
« Dans les allées des formations et conférences des AMFIS d’été la question de l’extrême droite a eu cette année une nouvelle ampleur compte tenu des résultats électoraux de celle-ci. Le moment est donc ouvert pour construire une compréhension commune qui se distingue à la fois du moralisme du passé et de l’illusion du parler d’autre chose pour convaincre en prenant à revers le racisme. Pour cela, il faut inscrire le racisme dans son contexte politique« .
La formule en italique interroge…?
« Les régimes néolibéraux ont besoin d’un consentement populaire à leur autorité, c’est-à-dire en réalité, au cas présent, à leurs abus de pouvoirs dans le contexte d’instabilité sociale qu’ils créent. Les agences d’influence de l’oligarchie qui dominent nos sociétés le construisent donc méthodiquement. Le ressort en sera toujours la déshumanisation des victimes de ces abus.«
Les régimes néolibéraux sont des régimes contemporains. Bien avant ces régimes, le racisme existait. D’ailleurs, dans la foulée, il précise : « Les agences d’influence de l’oligarchie« , un rapprochement intéressant, entre une notion ancienne, grecque, platonicienne, popularisée à notre époque par le ciblage de certains pays, Etats, riches (comme si, en France ou aux Etats-Unis, il n’y avait pas, aussi, des oligarques…), avec celle d’influence, aujourd’hui souvent exprimée à travers des personnes, les fameux « influenceurs », ici rattachée à des agences, ce qui incite à penser qu’il y aurait eu des écuries/firmes qui auraient pensé le racisme et l’auraient offert, comme MacKinsey rend des rapports, aux pouvoirs politiques européens, qu’ils auraient été leur… « projet ». Et le texte ajoute : « Le ressort en sera toujours la déshumanisation des victimes de ces abus« . La déshumanisation est au principe du racisme extrémiste (le nazisme envers les Juifs, le suprémacisme juif israélien envers les Palestiniens, les adeptes du système politique hindou avec les intouchables), mais il y a des racismes « modérés » pour qui il n’y a pas de déshumanisation, mais une dévalorisation forte de groupes et individus : ils sont pensés comme humains, mais comme des humains « inférieurs » à, comme trop de « gens normaux » à notre époque pensent, jugent, méprisent, des personnes « handicapées », comme les Native People par trop des colonisateurs européens. Les premiers peuvent organiser un génocide, populicide, les seconds préfèrent l’esclavage, l’exploitation, y compris jusqu’à la mort. Pour qu’il n’y ait pas d’erreur de compréhension : les racistes « modérés » ne le sont que parce qu’ils privilégient l’instrumentalisation de personnes, plutôt que leur élimination. Et il n’est pas facile de pratiquer cette exploitation si celle-ci se fait dans l’ultra-violence de la haine, avec la déshumanisation. C’est un sujet important, parce que des groupes européens, occidentaux, « libéraux », ont suivi cette logique, en n’hésitant pas à valoriser des personnes racisées, pour faire croire à leur « humanité ». Certains ont pu même soutenir les abolitions de l’esclavage, au motif qu’il serait plus facile d’exploiter tels et tant, en paraissant les respecter, plutôt que de continuer dans l’autocratie déchaînée des « maîtres ». Un Joe Biden a ainsi pu choisir une vice-présidente, femme, noire, avec plusieurs origines non-européennes, bien qu’il ait été un dirigeant politique connu pour ses propos et choix, racistes.
« La soudaine apparition du milliardaire Elon Musk aux côtés des émeutiers racistes du Royaume-Uni n’est pas un hasard. C’est l’expression sans fard de la nature profonde de l’état du système de domination actuel où l’oligarchie lie étroitement son sort au succès des opérations de fracturation du peuple en compartiments ethniques. Dans cette entreprise, tout est bon qui conforte l’imagerie à incruster. Par exemple, la figure des « palestiniens terroristes » justifiant le génocide en est sans doute une des formes les plus ignobles que nous ayons jamais vécues. Sa transposition dans l’équation « tous les musulmans des quartiers populaires sont antisémites » montre de quelle manière la théorie du « choc des civilisations » forme un tout dont le vecteur central est le racisme. De même, l’antisémitisme installe la banalité de la discrimination dans l’espace mental qu’il affecte. Il fonctionne lui aussi comme un outil de fracturation du peuple et de la Nation. La question du droit de vote des juifs portée par Robespierre et d’autres avait bien souligné à l’époque le lien intime entre l’égalité en droits et la souveraineté du peuple comme base de la Nation. Le raisonnement peut et doit être étendu à tout préjugé visant à « rendre naturelle » une discrimination.« .
Si, globalement, cette partie n’appelle pas spécialement de commentaire, dans la mesure où elle est limpide, il faut, toutefois, préciser, qu’il n’y a pas eu une « soudaine apparition », puisqu’il est là depuis plusieurs années, que ses choix, propos, sont connus, y compris par le témoignage de l’une de ses filles. Et il n’est pas le seul. Mais en s’appropriant un réseau, social-asocial, il en a fait un outil dont les principes favorisent les groupes politiques de droite/extrême-droite. Sans la participation de tant, cette appropriation aurait peu d’incidences. Ces milliardaires ne sont rien, sans les activistes de l’extrême-droite. Il ne faut donc ni surestimer ses pouvoirs ni les sous-estimer. Il ne peut se démultiplier. Hélas, tant sont là pour démultiplier et se démultiplier. En outre, ces pratiques racialisantes/racistes ne sont pas seulement des stratégies : elles sont pensées, des pensées, avec conviction, et sont portées par le même projet racial/raciste, de séparation/exploitation, la seconde étant aussi importante que la première. Parce qu’il s’agit de justifier (croire/essayer de justifier) que de prétendus « moins », aient « moins », de droits, revenus, soient obligés de faire plus, donner plus. Or cette différenciation-là est LE principe des mondes humains dans lesquels nous vivons, puisque, par exemple, les « milliardaires » croient pouvoir justifier, faire justifier par des « agences », les structurations sociales, moyenâgeuses.
« Cette « offre » idéologique, le racisme, et ce qui s’y rapporte sur le plan intellectuel, culturel et social sont incontournables. Loin d’être un mauvais penchant individuel, elle fonctionne comme une idéologie globalisante qui prétend expliquer les problèmes dans leur ensemble et y apporter des réponses conformes à cette prémisse. »
Cette « offre » est stratégique, MAIS elle s’appuie AUSSI sur « un mauvais penchant individuel« , « collectif », contre lequel des populations paraissent, heureusement et remarquablement, protégées, s’être protégées de. Par exemple, en Afrique, ce que les populations noires PAUVRES, la majorité là aussi, ont subi, a été tel, qu’elles auraient pu en générer un racisme de réaction, un fameux « racisme anti blanc ». A 99%, il n’en est rien. Et il faut les saluer, pour leur force, d’âme, de caractère, pour ce rejet et du colonialisme ET du racisme qui l’accompagnait. Ces populations se sont refusées à ce mauvais penchant, et ce refus contribue à démontrer que le racisme n’est pas universel, dans l’espace et dans le temps (évidemment, la colonisation a eu de tels effets que, hélas, elle a infecté, comme un virus, les colonisés et que, hélas, ici et là, il peut exister du racisme, par exemple, de personnes noires contre d’autres personnes noires, comme avec la célèbre situation, tragédie, entre les Hutus et les Tutsis, mais les études anthropologiques, historiques, dont l’une des plus importantes est citée dans « Racisme social… », ont DEMONTRE que ce racisme avait été importé et implanté par les Européens, qu’ils étaient inconnus des populations africaines dès lors qu’elles vivaient entre elles, avant la colonisation.
Alors, il est heureux que « Le combat de l’insoumission ne peut donc imaginer vouloir « parler d’autre chose. Comme si la lutte idéologique dans le grand nombre ne s’était pas déjà concentrée sur les enjeux que les partis du néolibéralisme ont installés ! La révélation des mécanismes de l’exploitation capitaliste ne suffit pas à disperser les brumes mentales du racisme ou de la xénophobie. » En effet, on ne combat pas les graves maladies par la théorie des maladies : encore faut-il que les connaissance sur, permettent d’agir contre.
« Alors, le concept de « fâchés pas fachos » peut correspondre à des cas individuels. Mais il n’a pas d’efficacité opérationnelle face à une conviction de masse que tout problème se résout dans une approche raciste et xénophobe. Exemples. La santé pour tous ? « Oui, oui, mais supprimons l’aide médicale d’État pour équilibrer les comptes ». La retraite pour tous ? « Oui oui, mais suppression immédiate pour un éloignement de plus de trois mois du retraité pour aller au pays d’origine de la famille ». Les allocations familiales ? Et ainsi de suite. «
Oui, mais le discours des « fâchés pas fachos » venait de ? Et bien qu’il ait été problématique, insuffisant, mal conçu, il reste que des électrices et des électeurs de l’extrême-droite ne sont pas principalement motivés par le racisme, mais par une colère contre leur propre situation de défavorisés dont ils croient que LA cause vient des dépenses étatiques/publiques en faveur de populations racisées, PUISQUE C’EST CE QUE LEUR RACONTE et les libéraux, néo-libéraux, ultra-libéraux ET la plupart des médias dont des articles ou reportages machiavéliques font le lien entre ces populations racisées et des « prestations sociales », COMME SI les dirigeants français préféraient les pauvres racisés aux pauvres blancs. Il est étonnant de lire et d’entendre que les électeurs de l’extrême-droite, dont les rangs ont encore dernièrement grossi, seraient TOUS, fondamentalement, foncièrement, racistes, et donc que, comme des zombies infectées, ils seraient désormais tous perdus. Or il faut être précis, distinguer : si TOUS se laissent aller à un mauvais penchant qui consiste à viser des pauvres, pas influents, et pour lesquels les dépenses étatiques sont faibles ou désormais même nulles, en pratiquant une haine de soi dont ils ne mesurent pas la gravité, la folie, le sens, nous ne sommes pas confrontés à des doctrinaires racistes entièrement et définitivement convaincus par le racisme. Mais voilà, comme les élections de juin et juillet l’ont démontré, nombre d’entre eux disent, dès lors qu’ils sont interrogés : oui, mais on a vu à la télé que… on a entendu à la radio que… Pas plus qu’il ne serait juste de considérer que tout Hutu ayant été atteint par le racisme anti-tutsi serait définitivement perdu pour l’Humanité, il ne faut pas accepter d’abandonner des racistes à leur racisme, dès lors que ce sont des racistes irréfléchis, celles et ceux qui pensent bêtement, sans jamais être capables de vouloir et faire du mal à qui que ce soit. On en voit partout, parmi des groupes sociaux différents, par exemple, avec des jeunes, capables d’avoir des amis avec des origines diverses, mais, selon certaines situations, qui peuvent tenir des propos racistes, incités par, d’autres amis, les médias, des groupes politiques. La responsabilité de ceux-ci dans l’existence et la force du racisme est primordiale, immense.
« Le combat social et le combat culturel doivent s’aborder par des angles communs. Ils sont transversaux dans la réalité. Il s’agit autant de convaincre que de contre-mobiliser des secteurs de la société contre les croyances et actions des autres.«
?
« Il forme un tout indissociable et il est vain d’établir des hiérarchies d’urgence. On ne saurait distinguer les batailles dites sociétales de celles réputées plus purement sociales. Les unes et les autres relèvent des mêmes principes d’action et d’objectifs. L’égalité en droit est un même sujet, qu’il s’agisse de salaires ou de mariage pour tous.«
Dans ce passage, les affirmations ont peu de développement et trop de présupposés pour être commentés.
« Une nouvelle fois, il s’agit de reconnaître concrètement le fait que l’être humain est autant un animal social qu’un animal culturel. Reconnaître comment nul ne peut se socialiser hors des normes culturelles et politiques de son époque. »
Mais « reconnaître comment nul ne peut se socialiser hors des normes culturelles et politiques de son époque » est insuffisant : si nul ne peut se socialiser hors de ces normes, quid dès lors que l’époque est dominée ou tragiquement déterminée par un racisme de masse ? Cette pure et simple description de ce qui existe, « nul peut peut se socialiser… » n’apporte rien : hélas, les racistes peuvent être racistes, parce qu’ils sont socialisés, et qu’ils font valoir des normes culturelles et politiques supposées être rejetées par l’Histoire, les « valeurs » et le droit, alors que, en fait…
« De fait, les êtres humains acceptent d’ailleurs plus volontiers de mettre en cause leur propre existence pour des motifs d’ordre symbolique ou culturel que pour leur intérêt purement matériel. Le droit à la dignité est une motivation aussi puissante que l’étude de sa feuille de paye. Et en pratique, il devient vite évident que les deux ont un rapport étroit. Mais il est plus facile pour chacun d’évaluer le niveau de respect de la dignité auquel il a droit que la valeur marchande de la qualification de son travail. À l’inverse, le racisme, la xénophobie, l’intolérance religieuse ne sont pas de simples égarements individuels limités, mais des phénomènes de masse méthodiquement organisés et dès lors pris ensuite en charge par toutes sortes de gens ordinaires. Ils provoquent un clivage qui atteint progressivement des millions de gens pris à partie dans leur existence la plus personnelle. C’est pourquoi la lutte contre l’inégalité en droit des hommes et des femmes, ou bien celle contre le racisme sont loin d’isoler ou de marginaliser ses acteurs.«
Cette dernière phrase interroge. Parce que, hélas, ces luttes sont bien difficiles et peuvent isoler et marginaliser « ses acteurs ». Il suffit de voir comment, depuis 20 ans, les « Indigènes de la République » (cf. ce qu’Houria Bouteldja a été l’objet et l’est encore) ont été maltraités, par plusieurs accusations, dont la constante, « l’antisémitisme », bien qu’il ait été démontré tant et tant de fois que, dans la plupart des cas, il n’y avait, pas, jamais, antisémitisme, mais souvent, un antisionisme/anticolonialisme, raisonné, très délimité.
« Car elles ouvrent au contraire un espace d’expansion pour l’insoumission de chacun aux normes culturelles et sociales inégalitaires. De leur côté, les régimes autoritaires cultivent les idéologies discriminatoires comme des points d’appuis pour naturaliser l’inégalité des droits et des libertés individuelles. Une situation sans précédent dans les démocraties de l’Europe de l’Ouest.«
Que veut dire, une « situation sans précédent » ? Nombre des « démocraties de l’Europe de l’Ouest » (outre qu’elles ne sont pas de vraies démocraties), n’étaient pas, antérieurement, ainsi, mais des régimes autoritaires (monarchiques, monarchiques et cléricaux, voire aussi des « Républiques » racistes), et, hélas, il y eut tellement de « précédent » qu’il y a surtout eu une continuité. Mais de cette continuité, de son antériorité, de sa source, tant ne veulent pas entendre parler.
« Tous ces abus de pouvoir surviennent à l’issue d’une longue série de prises de position rapprochant sa politique et les valeurs qui en dépendent des discours de l’extrême droite et même de son programme. En France, des lois votées de concert en attestent. Elles portent sur des sujets centraux et récurrents du discours de l’extrême droite depuis des décennies à propos de l’immigration ou du soupçon terroriste sur les musulmans et les immigrés en général.«
Certes, mais les législations votées et les politiques pratiquées l’ont été principalement par des « droites » et des partis « sociaux-démocrates », dont les liens avec l’extrême-droite furent ignorés, cachés, niés.
« Ce rapprochement de ligne n’efface pas la concurrence, mais elle situe le champ dans lequel elle s’exerce. Autrefois, la droite française se disait sociale. Elle revendiquait un bilan de progrès face à son alternative de gauche.«
Autrefois, la droite, qui mentait, ne pouvait avouer ses véritables pensées, sentiments, propos. Après 1945 (et pas « autrefois »), elle ne pouvait plus faire comme avant. Elle a donc adopté la « sociale », comme la République dans son texte constitutionnel : pour jouer une rouée comédie.
« Désormais, la compétition s’exerce pour elle avec l’alternative d’extrême droite. Et comme l’extrême droite française se donne une couleur sociale, la droite traditionnelle se concentre donc sur des surenchères en matière de racisme ou de xénophobie. Au total, les vecteurs culturels et symboliques comme le racisme et la xénophobie ne sont pas des accessoires superficiels, des fumées passagères embrumant les esprits. Ils influencent en profondeur les comportements dans les sociétés européennes. Ils sont la laisse très concrète et soigneusement tissée qui tient les esprits en file dans les rangs de l’ordre dominant. Ils sont le vecteur de masse pour justifier toutes les ségrégations et leur évolution vers des méthodes et des usages autoritaires.«
La droite classique, dominante, aurait pu ne jamais se laisser aller, ne pas suivre l’extrême-droite, comportement mortel pour elle, puisque, désormais, elle est en situation d’être annexée, avalée, de disparaître. Comme il ne fut pas étonnant de la voir préférer la préférence nationaliste !
« Quand on entend le discours raciste, on ne doit jamais masquer à qui il s’applique. Les catégories sociales « racisées » sont celles du salariat. Et parmi celui-ci aux couches les plus réactives. Ainsi, les mobilisations sociales de luttes de classes depuis une décennie se concentrent dans les secteurs surexploités que font vivre les personnes racisées dans l’hôtellerie, la restauration, le nettoyage et les autres tâches sociales sans lesquelles le quotidien de millions de gens serait tout simplement ingérable. Naturellement les racisés sont présents dans toutes les catégories sociales. Et par conséquence elles sont partout tenues dans une suspicion qui aggrave les conditions de leur domination. Et ce n’est pas sans conséquence sur le traitement et les discriminations qu’elles y subissent dans une société de compétition individuelle généralisée.« `
Oui, il y a des racisés présents dans toutes les catégories sociales, mais, dès lors qu’ils appartiennent aux catégories sociales des enrichis et des ploutocrates, ils et elles sont transformés, au point que leur couleur de peau n’est plus vue, pas mise en cause, au point que, eux-mêmes, ne la voient plus, voire se voient autrement qu’ils ne le sont (cf. ce célèbre sketch de Kody sur Eric Zemmour ci-dessous). Et il n’est pas rare d’entendre de tels « racisés »-pas racisés tenir des propos de mépris contre les personnes de la même couleur de peau qu’eux, MAIS pauvres, et des personnes d’une autre couleur de peau qu’eux, MAIS pauvres. C’est ce primo-racisme et structurel racisme, que beaucoup se refusent à voir, reconnaître, intégrer. Pourtant, les preuves sont partout. Quand, aux Etats-Unis, des abolitionnistes, noirs, blancs, étaient unis contre le racisme du Sud, ils pouvaient, dans le même temps, avoir le même mépris pour des pauvres, blancs, noirs, en usant du même langage, des « déchets », des « moins que rien ». A l’inverse, des Malcolm X, les dirigeants des Black Panther, n’ont, eux, fait aucune confusion : la couleur de peau peut être la même, sans que nous soyons des frères. C’est ce que tant de blancs font l’expérience avec des blancs racistes.
« Dès lors, psychologiser l’analyse du racisme, ou lui donner quelque forme secondaire que ce soit (c’est dire retirée de leur champ social) c’est ignorer sa fonction sociale et politique très directe au service du maintien de l’ordre dominant. Et se rendre incapable de travailler à l’unité du peuple sans laquelle il n’y a aucun front populaire possible. »
Le texte se termine sur une note positive : il faut en finir avec la fracturation, hydroalcoolique, du peuple. C’est une perspective sublime, pour laquelle nous sommes tous appelés à penser, plus, mieux, agir, plus, mieux.