La dictature « libérale », derrière « la démocratie », 1ère note

Cette semaine, des jeunes ont « choqué » des adultes et d’autres jeunes, lorsque, à Sciences-Po Paris, ils ont placé une banderole sur l’immeuble de cette école, en mettant en cause la « dictature macronienne ». Les réponses ont fusé : comment oser parler de « dictature », quand on évoque la France, pays dans lequel il existe des « libertés » et des « droits » ? Cette opposition abstraite entre « démocratie » et « dictature » a pourtant déjà cédé avec les « démocratures », terme que nos élites aiment utiliser pour mettre en cause plusieurs pays et régimes. Mais le fait qu’il y ait un lien intrinsèque entre une « démocratie » et une « dictature » reste l’impensé. D’autant qu’il faut, évidemment, savoir de quel régime on parle quand on désigne une « démocratie ». Officiellement, on nous explique, dans nos cours d’Histoire, que, oui, il y a eu de « fausses démocraties », lorsqu’elles étaient des « démocraties populaires », dans les pays de l’Est, alors que la France, elle, serait indubitablement une démocratie. Mais, hélas, les faits sont têtus. Depuis de très nombreuses années, les citoyennes et les citoyens de ce pays ont accumulé un certain nombre d’expériences, de preuves, sur la différence entre la proclamation, l’affichage, de type publicitaire, et la réalité. Oui, bien entendu, il y a des élections, et même, rarement, des référendums, mais ces élections et autres votes sont sous contrôle, de telle manière que les individus qui parviennent aux plus hautes fonctions, ou appartiennent à la grande bourgeoisie, ou lui sont liés, en la servant. Les règles économiques et juridiques sont, en permanence, « libérales » ou « ultra-libérales », quand il s’agit de favoriser des « libertés d’appropriation » – alors que, sur tant d’autres sujets, le pays n’est pas du tout « libéral », mais, au contraire, très autoritaire. Il y a « dictature » quand un pouvoir est sous contrôle, et impose, notamment contre la volonté majoritaire, des intentions, des volontés, des objectifs, des règles. Et, depuis la Révolution Française (dont le processus révolutionnaire a été contrôlé, orienté, par des anti-révolutionnaires, notamment ceux qui deviendront les Thermidoriens, puis les dirigeants du Directoire) jusqu’à nos jours, une étude de l’Histoire de France peut aisément démontrer que le pays a été systématiquement sous le contrôle d’une minorité, qui, très souvent, a dirigé le pays sur et contre la majorité populaire, prolétarienne, et que, lorsqu’une situation a rendu possible une exception à cette loi, celles et ceux qui ont réussi à créer une fenêtre « historique », ont fait l’objet d’une haine totale de la part de la grande bourgeoisie, jusqu’à leur massacre – les Communards ! Faut-il faire la liste de ces dirigeants sous le contrôle des plus fortunés ? : Napoléon 1er, Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III, tous les élus au plus haut niveau de la 3ème République (responsables de la colonisation), le régime pétainiste, tous les élus au plus haut niveau de la 4ème République (à l’exception du premier gouvernement, à la Libération), et tous les élus au plus haut niveau de la 5ème République. Nous sommes donc dans la continuité. Dans les notes suivants, nous reviendrons sur les décisions, volontés, de ces élus, CONTRE, la majorité.
 

L’invitation à voir et écouter ces vidéos n’implique pas un accord avec toutes les affirmations et propositions exprimées par les orateurs. Il s’agit de valoriser une réflexion personnelle, substantielle.

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