Le film « Novembre » susurre une critique mezza voce sur les « services de police » français médiocres

Le cinéaste Cedric Gimenez a été vertement et justement critiqué pour son « Bac Nord ». Avec « Novembre« , le réalisateur propose un récit, singulier, sur les attentats du 13 novembre 2015. Les mois qui précèdent, pendant lesquels les attentats sont préparés, sont « évoqués », en quelques petites minutes. Les attentats sont racontés à partir du travail des policiers. Les lieux des massacres n’apparaissent pas, les victimes apparaissent aussi quelques instants, lorsqu’elles sont interrogées. La plus grande partie du film est consacrée à la traque des assaillants, survivants, dont la trace a été perdue. Le récit est froid, « clinique ». La police parvient à retrouver ces assaillants, qui préparent une nouvelle attaque (heureusement qu’ils n’étaient pas rapides, ni vraiment motivés de passer à une nouvelle attaque), grâce au témoignage d’une jeune femme française, qui vit dans un quartier populaire, musulmane, et que la police maltraite, comme elle le fait pour tout le monde. Et le film démontre que cette police a été, en amont comme en aval, médiocre, pour ne pas dire plus, pire. Il ne s’agit donc pas d’un hommage à ces « forces de l’ordre ». Et quand le président de la République française du moment prend la parole, par un copier/coller des propos qu’il a réellement tenu à l’occasion de ces évènements, sa parole apparaît pour ce qu’elle est : technocratique, creuse, froide, sans âme, préparant le terrain des justifications ultérieures (« tout a été fait », « tout est fait », « tout sera fait »). A des années-lumière de la vérité.

Evidemment, le film n’évoque rien de la politique étrangère française en amont de ces attentats, le soutien de toute une « classe politique » française à la destruction de l’Irak par les Etats-Unis, de la volonté de destruction de l’Etat français de l’Etat syrien, en bombardant des zones occupées par des civils, des soldats syriens, des djihadistes, puisque la France avait rejoint la coalition anti-Daesh. Les civils syriens morts sous les bombes françaises n’ont pas le droit de cité/représentation. Evidemment, il ne s’agit pas de dire que les attentats du 13 novembre 2015 étaient justifiés (eux aussi se sont attaqués à des civils sans défense), mais que ces attentats ont été justifiés par leurs auteurs, par ces attaques militaires contre Daesh, en Syrie. Si la France s’était abstenue d’attaquer Daesh, ces attentats auraient pu ne pas avoir lieu. A partir du moment où l’Etat français a décidé de frapper Daesh, la surveillance-protection du territoire devait devenir très élevée, par exemple, par le recrutement de moyens, par l’amélioration des pratiques concrètes de surveillance. Le film démontre que tant de professionnels se révèlent, pour cela, être des amateurs. Des citoyens ont perdu la vie, à cause de cette politique, dont l’ancien président de la République a répété qu’il avait fait le bon choix, qu’elle était nécessaire, et de ce travail, médiocre, pour ne pas dire pire.

Les procès qui se sont déjà tenus ont démontré que tout ce petit monde a affirmé avoir fait le meilleur travail possible et nécessaire, que personne n’a commis d’erreur, que personne ne devait en être sanctionné. La plus grande faute revient à une mauvaise politique, les fautes suivantes relèvent de cet amateurisme, de « professionnels »…

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femen
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1 année il y a

N’y aurait-il pas des éléments tendant à faire penser à un faux drapeau ?

femen
femen
1 année il y a
Répondre à  Racisme Social

Est-il possible que nous ayons été soumis à des attentats sous faux drapeau ?