Sur cette page, vous trouvez une tribune en faveur de l’accueil (et en bas, le lien pour signer une pétition), en France, des personnes migrantes, quelle que soit leur couleur de peau, leur nationalité, leur religion. Ci-dessous, vous trouvez ce texte avec des modifications. Ces modifications constituent des précisions. Elles n’ont pas été retenues. Vous avez donc le texte public validé et ce texte. A chacun(e) de se faire son avis.
« Ces derniers jours, nous voyons, en Europe, les différentes administrations s’agiter pour proposer un accueil digne et organisé aux milliers d’exilé·e·s ukrainien·ne·s qui fuient leur pays. Cet élan de solidarité, partagé par la population européenne, s’oppose, en France, radicalement au traitement médiatique et politique constant sur les migrants, et ce, jusqu’à la très récente crise afghane, suite à la prise de pouvoir des talibans. Nous applaudissons cette inédite et massive empathie, mais nous déplorons et dénonçons que cette dernière ne s’étende pas à l’ensemble des résident·e·s d’Ukraine ET d’ailleurs, pour des personnes qui fuient leur pays, souvent vers un avenir incertain. Dont nombre migrent sur des centaines ou des milliers de kilomètres parce que des Etats ont contribué au chaos et aux souffrances des populations dans leur pays. Dans le même temps que M. Darmanin annonce envoyer des tentes et de la nourriture pour que les exilé·e·s soient accueilli·e·s dignement, nos CRS lacèrent des tentes et détruisent les stocks d’eau et de nourriture des personnes. Ces actes, ces violations des droits fondamentaux, sont tels que nous sommes d’ailleurs régulièrement condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour “traitement inhumain et dégradant”. Alors que le directeur de l’OFII annonce pouvoir trouver des places d’accueil pour l’ensemble des ukrainien·ne·s, la moitié des demandeur·e·s d’asile ne se voient proposer AUCUNE solution d’hébergement. Alors que l’UE organise aujourd’hui le transfert des personnes entre l’Ukraine et nos différents pays, elle laisse chaque année des centaines d’hommes, femmes et enfants mourir dans nos mers qu’elle érige en frontières infranchissables. Pire, nous finançons la Libye pour les empêcher de traverser, bien que les tortures, sévices, y sont largement documentés par les organismes internationaux. Alors que nous proposons aux ukrainien·ne·s de pouvoir séjourner 3 ans dans nos pays sans avoir à y demander l’asile, nous enfermons des personnes dont des enfants, seulement car elles n’ont pas les bons papiers, elles ne seraient pas les bonnes victimes de la violence du monde. Et que dire des enfants Français détenus en Syrie, que la France refuse de rapatrier, en violation totale de la convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) ? Si, comme nous le constatons, certains n’ont d’empathie que pour celles et ceux qui ont la même couleur de peau qu’eux, notre fraternité humaine ne connaît aucune limite. Des populations moins fortunées que celles d’Europe accueillent plus facilement et sérieusement des exilés. Nous nous refusons à accepter ce tri raciste et cynique (ah, les compétences de ces nouveaux exilés !) car nous ne pouvons accepter que nos politiques publiques soient arbitrées selon une variable aussi abjecte ; qui n’honore ni ce que nous sommes, ni ce que nous proclamons représenter. Ensemble, nous défendons une solidarité qui ne soit pas sélective mais universelle !«
On aurait pu ajouter également que l’on constate bien qu’il y a, sur ce sujet comme sur tous les autres, des principes à géométrie variable : on reçoit facilement des Ukrainiens parce qu’ils sont des victimes, et parce qu’ils sont blancs, très largement des chrétiens, etc, alors que inversement, on refuse d’accueillir des migrant(e)s qui ne sont pas blancs, pas chrétiens, etc; MAIS également que nous accueillons librement et généreusement les fortunés du monde quand ils viennent en France par des avions privés (sauf désormais les Russes), mais que l’Etat français s’acharne, en dépit de ses obligations légales, sur des pauvres. Ces faits démontrent l’existence et l’influence du double racisme, le racisme social et le racisme.