L’actualité du racisme social en France est telle qu’il faudrait disposer d’un Quotidien pour en faire connaître l’ampleur et les faits nouveaux, les phénomènes structurels, la répétition de l’idéologie ploutocratique, dans ses variations. Vous comprenez que l’auteur de ce blog ne peut faire ce travail quotidien de recueil et d’analyses de ces faits du racisme social, et doit se contenter d’une sélection très réductrice. Il appartient à chacune, chacun, de faire attention à ces faits, d’en prendre la plus exacte connaissance.
Au début de l’été, après la mort, exécution en pleine rue de Nahel, l’insurrection populaire qui s’est dressée contre l’État, ses violences policières/politiques, a été sévèrement réprimée par des décisions judiciaires de prison ferme, pour des faits sans gravité, voire pour des accusations sur des faits, sans preuve, et plus de 90 % des près de deux mille jeunes qui ont été mis en cause dans un tribunal ont été condamnés à de la prison ferme, avec effet immédiat, incarcération. UNE FOIS DE PLUS, l’In-Justice française a démontré qu’elle n’use pas de la même sévérité selon que vous êtes « faible » ou « puissant » : plus de 90 % des VIP mis en cause dans un tribunal pour des faits graves, comme vient de le prouver il y a quelques jours le cas de Jean-Marc Morandini, peuvent être condamnés, mais TOUJOURS, sauf exception donc, avec du sursis, sans un seul jour d’emprisonnement, avec des peines financières microscopiques, alors que les pauvres sont souvent immédiatement incarcérés, avec des peines financières, et ce pour des vols de peu par exemple. Un mis en cause, blanc, l’est pour pédocriminalité ? Sursis. Pour de la violence sur un enfant ? Sursis. Un milliardaire pour un réseau pédocriminel ? Après quelques semaines en prison, il est libéré, « sous caution » – l’américanisation de la France permet aux plus riches d’acheter leur libération. Or, dans le même temps, la même institution, si compréhensive, favorable, aux agents de l’État, pour l’État, quand ceux-ci sont mis en cause, est attaquée par des « représentants », de la police, de l’État, de l’extrême-droite, au motif qu’elle fait, parfois, un peu son travail contre eux, quand ils osent réclamer pouvoir faire tout ce qu’ils veulent, sans jamais avoir à assumer la moindre responsabilité. Autrement dit : dans une situation déjà dramatique ET scandaleuse, certains de ceux qui profitent d’une quasi impunité de fait exigent de passer à une totale impunité de fait. Impossible d’être surpris, quand il faut apprendre que les trois gendarmes qui sont responsables de la mort d’Adama Traoré bénéficient d’un non-lieu, d’un classement de l’affaire (mais la famille d’Assa a immédiatement interjeté appel), que le policier qui a failli tuer Nahel à Marseille a été libéré, quelques semaines après son incarcération. Dans le même temps, le locataire de l’Elysée continue son travail machiavélique de rapprochement fusionnel entre sa droite « libérale » et l’extrême-droite, avec ses pions sinistres, en ciblant les pauvres de France, qu’ils soient blancs ou d’une autre couleur de peau, qu’ils aient la nationalité ou non – et si nous précisons ici cette confraternité de cible de Renaissance, ce n’est pas pour la regretter parce qu’elle associe blancs, nationaux ET autres, nationaux (autres couleurs de peau) et non-nationaux, comme s’il s’agissait de réserver ces mauvais traitements aux non-nationaux et autres couleurs de peau, mais pour indiquer que ce n’est pas un hasard si cette cible rassemble cette diversité humaine, parce que, pour Renaissance comme pour le RN, ceux qu’il faut viser, ce sont TOUS les pauvres, quels qu’ils soient. Et de ce point de vue, l’actualité du racisme social/racisme est épais, parce que les dirigeants et adeptes de la ploutocratie française décident et agissent, chaque jour, contre la majorité civique. Le « laisser faire » économique, cette extraordinaire expression qui permet de dissimuler une volonté dans une absence de volonté, se révèle notamment dans la continue inflation, cette augmentation des prix, sans arrêt, sans contrôle, et ce parce que les profits de cette inflation sont énormes. La corruption est, pour une part, légale, quand, légalement, ceux qui se tiennent par la barbichette s’avantagent les uns les autres, et, pour une part, elle existe aussi par des actions illégales, dont quelques affaires médiatico-judiciaires nous donnent une perception du sommet de l’iceberg. Corruption de la pensée, de la parole, des décisions : tout se tient, tous se tiennent, et, ensemble, ils forment le mur d’enceinte de leur citadelle. Comme des djihadistes qui servent la « Parole divine » chrétienne-économique (le néo-libéralisme-, ils n’hésitent pas à se servir des corps des musulmans et singulièrement des musulmanes pour s’en faire des boucliers contre les mises en cause civiques. Et il y a des idiots utiles pour les servir, y compris « au nom de la laïcité », et ce en bafouant la loi de 1905. On apprend aujourd’hui que les « restos du coeur », ces supplétifs animés des meilleures intentions du monde, dont l’enfer capitaliste est pavé, sont dans une situation si difficile, en raison de l’accroissement de l’hyper paupérisation, que ses dirigeants envisagent de limiter le nombre des bénéficiaires (et sur quels critères ?
Un choix que, sans doute, Coluche n’aurait jamais approuvé, puisqu’il aurait pesé dans les précédentes élections pour empêcher le désastre ploutocratique de s’imposer…), voire de fermer, d’ici deux ou trois ans, la structure – laquelle, alors, serait sans doute remplacée par une autre. La substitution d’une véritable « solidarité » collective, qui, en France, n’a jamais vraiment réussi à exister, par une « charité républicaine », est un enchantement pour les néo-libéraux, satisfaits de voir leurs intentions devenir des résultats : l’accroissement de la minorité ploutocratique, milliardaires et millionnaires, l’accroissement des très grands privés de tout ou de l’essentiel. Et alors que la rentrée a lieu, « Libération » a fait le choix de promouvoir des à vendre d’une de ces intellectuelles qui simule parfaitement un « souci » pour les pauvres quand son propos est explicitement d’agir « contre la pauvreté », une intellectuelle dont un de ceux qui la suivent depuis plusieurs années a pu dire sur Twitter qu’elle traînait de « super casseroles ». Dans une absence totale de remise en cause de la situation de la ploutocratie, de ses principes, de ses gloutonneries, de son séparatisme, parfaitement représentée aux Etats-Unis par un Trump ou au Brésil par un « libertaryen » qui passe son temps à vociférer, cette intellectuelle se demande combien de parts de miettes il serait possible de parvenir à octroyer à celles et ceux qui survivent avec quelques miettes… En effet, elle n’est pas motivée à agir POUR les pauvres, la pauvreté, mais CONTRE, et c’est ce qu’elle fait. Affirmer qu’il y aurait un fossé entre une telle intellectuelle et celles et ceux qui se font le champion du néo-libéralisme, cette politique économique chrétienne et crétine, relève soit de l’idiotie toujours utile, soit du mensonge. Exclusions et expulsions, sont devenus le quotidien français sous la coupe d’une énième ploutocratie : des familles sont jetées dans les rues, pour un défaut de paiement de loyer, parce qu’un enfant de la famille est mis en cause pour avoir participé à l’insurrection populaire, des familles non nationales sont expulsées hors de France, et ce alors que toutes les preuves sont là pour démontrer qu’elles respectent les lois, que les adultes travaillent, que les enfants vont à l’école (ce que la préfecture du Morbihan a fait contre une famille albanaise, expulsée le 29 août, à l’exception de la fille aînée, majeure, étudiante infirmière, titulaire d’un titre de séjour, cf. à ce sujet le compte Twitter de @laurent_aspis