Ci-dessous se trouvent des extraits des propos que cette sinistre créature médiatique a récemment tenu, avec des commentaires. Ceux-ci sont en italique. Les passages de ce discours les plus rhétoriques, creux, sont ignorés. Ce qui est le cas du début. Pour trouver le texte au complet, des sites Internet zemmourolâtres l’exposent. Evidemment, ici, nous ne donnons aucun lien vers de tels sites.
Non, vous vous croyez où franchement ? Aux États-Unis ? En Hongrie ? En Pologne ? En Italie ? En Autriche ? Non mais vous croyez vraiment que vous allez échapper au second tour Marine-Macron et à la réélection de Macron ? Vous n’êtes pas sérieux, pas raisonnables, vous n’y croyez pas quand même ? Je sais que Joseph de Maistre disait que le peuple français était le plus facile à tromper, le plus difficile à détromper, le plus puissant à tromper les autres, mais enfin quand même ! C’est réglé, c’est plié, vous êtes venus pour rien. Circulez, il n’y a rien à voir ! Vous savez que vous êtes en France quand même et qu’en France on a la droite la plus bête du monde. Vous savez quand même que c’est breveté dans le monde entier. On est le pays des droits de l’homme et la droite la plus bête du monde. Ça va ensemble.
L’un des objectifs de ce discours est clairement énoncé : en faisant pression sur ce qui s’appelle traditionnellement « la droite », qualifiée de « la plus bête du monde » (cocasse expression, puisqu’elle vient du PS des années 80), il s’agit de faire comprendre qu’il n’y aura de salut politique pour ces gens sans unité entre « la droite » et « l’extrême-droite », et ce notamment en raison d’un calcul simple : x + z : plus. Ce qui omet une chose, c’est qu’une partie de cet électorat est déjà parti ailleurs. Ce qui eut été « révolutionnaire » (rions…), c’est de proposer l’union, de la droite, de l’extrême-droite ET de la majorité actuelle. Mais, puisque Zemmour, à ce stade, n’a pas ce génie… Quoique, là encore : x + z + w : toujours plus, c’est ce que dit la mathématique élémentaire mais la réalité électorale, elle,…
Non, vraiment, vous n’êtes pas raisonnables. Et puis, j’ai bien lu le thème de la Convention : « Comment trouver une alternative au progressisme ? » Comment et pourquoi chercher une alternative au progressisme ? N’entendez-vous pas dans ce terme doux le nom de progrès ? Songez-vous au sort de nos ancêtres paysans qui souffraient de la famine et à Louis XIV martyrisé par les médecins de Molière ?Non, vous n’êtes pas sérieux, pas raisonnables. Le progrès, c’est la grande affaire de notre temps, la grande religion de notre temps. Autre chose que Jésus Christ ou Moïse. Et depuis deux siècles, vous vous rendez compte ? Comment refuser le progrès qui nous tend les bras ? Comment ne pas louer cette magnifique révolution industrielle qui a permis la boucherie de Verdun ? Comment ne pas louer cette science qui nous a donné la bombe atomique ? Comment ne pas s’extasier devant la sublime Révolution française qui a donné la Terreur et ces lendemains qui chantent communistes qui ont donné le goulag ? Oui, franchement, comment ne pas être progressiste ?
Dans ce passage, nous entendons une première réduction : le progrès, ce fut à la fois les innovations techniques, démultipliées par les industries, l’économie marchande industrialisée, et les changements politiques de philosophie égalitaire, eux-mêmes réduits à ce que l’extrême-droite en a toujours dit, « la Terreur » (cf plusieurs notes sur ce blog), et « le goulag », ce camp d’internement, soviétique, de condamnés, qui les terrifient tant (un des leurs a été récemment envoyé dans ce qu’ils appellent un goulag français pour soigner sa santé morale, défaillante). Ce propos est totalement cynique et mensonger. Qui a mis en oeuvre l’industrialisation en France, du 18ème jusqu’à aujourd’hui ? Ce sont ni les paysans ni les ex paysans, devenus ouvriers dans ces usines, mais les familles les plus riches, membres ou sympathisantes de l’extrême droite de leur temps. Qui est mort à Verdun, non, à cause de la « révolution industrielle », mais de l’industrialisation de l’armée ET de la doctrine militaire décidée par les membres de l’état-major, là encore, membres ou sympathisants de l’extrême droite de son temps ? ! Les ouvriers et les paysans n’ont jamais identifié LE progrès dans une innovation technique, dans une meilleure productivité, lesquelles ont pu constituer et constituent encore, notamment pour des admirateurs de M. Zemmour qui, par exemple, sur certains territoires en France, produisent massivement des céréales, une partie d’un progrès économique et social, dans la mesure où le fait de pouvoir nourrir des millions de personnes a paru et paraît encore une nécessité et une réussite plutôt que d’avoir des famines. Il faut dire que la première référence à De Maistre place ce texte dans la très longue tradition des réactionnaires gâteux qui se répètent, de décennie en décennie.
Ah, il faut dire qu’on a longtemps hésité. Il y avait de quoi. À côté de ces massacres, si progressistes, il y avait aussi les antibiotiques, la pénicilline, la sécurité sociale et la cortisone pour la voix.
Mais depuis quelques décennies, la moindre hésitation n’est plus possible. Le progressisme n’est plus discutable. Le règne de l’individu libre a abattu les vieilles barrières entre les humains et les anciens préjugés. Le patriarcat est mort et les femmes sont libérées de millénaires d’oppression. Les esclaves ont été sortis de leurs fers, Caroline de Haas et Rokhaya Diallo sont reines du monde. C’est quand même autre chose que Bonaparte et Victor Hugo.
C’est parti pour les tableaux sous LSD. Zemmour fait le lien entre « l’individu libre » (si vanté et recherché, là encore, par ses amis, ne serait-ce que face aux collectivistes (!), fondement de ce « droit libéral et européen » qu’il prétend défendre, « individu libre » qu’il prétend être remarquablement lui-même), dont il faut comprendre qu’il y a perversion avec l’individualisme égoïste, et la fin du patriarcat (où ça ? !), « les femmes libérées » qui le seraient par et pour de l’individualisme, en faisant référence à 2 figures honnies de son assistance. Et le fait que des femmes soient libres, se libèrent, entreraient en concurrence avec la considération sociale, envers des personnages dont toute l’Histoire narrée et vantée par Zemmour et ses amis nous affirme qu’ils furent des génies, alors que… Cette concurrence de chacun avec tous, laquelle, d’ailleurs, heureusement, n’existe pas, ni partout ni absolument, est pour Zemmour un principe : dans les rapports entre individus, peuples, il n’y a que des rapports de force et le dominant lamine, exploite, détruit le dominé. Si les hommes ne le sont plus, c’est que ce seront les femmes qui… Si les hommes blancs ne… Si les hommes blancs chrétiens ne…, c’est que…
La mondialisation heureuse a fait sortir des centaines de millions de Chinois ou d’Africains de la misère. Et tant pis si elle a fait plonger des dizaines de millions d’Occidentaux dans la pauvreté et le chômage. Chacun son tour. Après tout, les ouvriers blancs ont bien profité de la colonisation et de l’échange inégal. Il n’est que justice qu’ils paient.
Nouveau propos cynique, colonialiste : ce serait la « mondialisation heureuse qui aurait fait sortir… ». Donc, si dans un pays comme la Chine, la population vit mieux, c’est grâce à « nous », grâce à vous, grâce aux Occidentaux, et, pour nous remercier, ce progrès se paierait aussi de « la pauvreté et du chômage » ici. Nouvelle concurrence : c’est eux ou vous. On a donc privilégié les autres ? C’est vous qui payez. Mais ce propos est une nouvelle fois ridicule et mensonger. Les dirigeants capitalistes occidentaux ont passé un accord avec les dirigeants chinois pour pouvoir y implanter des sites de production, et ce, afin d’augmenter leurs profits (en fait, moindres, à la fois, dans le temps, et parce que les coûts de transport ne sont pas infimes), et pour créer du chômage, afin de s’assurer un contrôle social que les troubles intérieurs menaçaient. De leur côté, les progrès connus par la Chine ne peuvent être réduits à cette politique industrielle co-dirigée. Ce n’est pas le chômage ici OU là-bas : c’est moins de chômage là-bas, parce qu’il y a une politique industrielle nationale qui fait « ruisseler » la plus grande part des profits dans l’Etat vers la population (pour cela, il faut voyager en Chine pour voir l’état de leurs infrastructures, de leurs écoles, et les comparer avec ce qui se passe chez nous), et cela pourrait être moins de chômage ici voire pas du tout si une autre politique économique, salariale, etc, était pratiquée. En tenant de tels propos, Zemmour met en pratique un principe systématique de l’extrême-droite : le grand détournement, la diversion, en renvoyant les causes des problèmes connus ici vers des origines étrangères, contre lesquelles les « bons français » que sont les dirigeants politiques et économiques d’extrême-droite ne pourraient rien..
Comment ne pas être heureux de voir ces hommes au système pileux abondant qui peuvent enfin avouer leur vraie nature de femme, de voir ces femmes qui n’ont plus besoin du contact dégoûtant des hommes pour faire des bébés, de voir ces mères qui n’ont plus besoin d’accoucher pour être mère ? Comme dit la magnifique Agnès Buzyn, « une femme peut être un père ».
Nouvelle caricature, par généralisation : il y aurait des phénomènes massifs, avec des hommes qui deviennent des femmes (combien ?!), idem avec des femmes qui font des enfants sans hommes (là encore, combien ?!), … Aucun chiffre, aucune proportion, mais des comportements cités, sans cadre, et, pour terminer, la citation d’une « philosophe » du gouvernement dont il cite une phrase, sans l’analyser. Or, oui, une femme peut être un « père », au sens d’une fonction de tuteur et d’autorité : ce n’est pas le sexe qui garantit et la capacité d’assurer la fonction et la qualité dans la production de cette fonction, mais l’être personnel. Zemmour cible les corps, là où ce qui est le plus important et déterminant, ce sont les consciences…
Comment ne pas être emporté par le niveau brillant des copies de ces innombrables bacheliers qui s’amoncellent chaque année ?
Nouvelle caricature : référence implicite à des discours qui ciblent une baisse du niveau intellectuel, cognitif, des lycéens et des étudiants – et que dire de tels discours comme celui de Zemmour ? Faire des raccourcis ? Caricaturer ? Simplifier ? Omettre ? Est-ce que ce sont des forces intellectuelles réelles ou des procédés rhétoriques classiques que l’on apprend dans des écoles dangereuses, des écoles réservées aux « meilleurs élèves » qui, une fois passés par elles, deviennent tout autres ? ! Pour parler sérieusement du niveau des copies, de la conscience intellectuelle et civique des jeunes formés dans les écoles en France, il faut tout prendre en considération, comparer ce qui est comparable : un, ce niveau est supérieur à celui des élèves des décennies antérieures et notamment des baby-boomers, parce que les élèves doivent en apprendre plus, en savent plus; deux, des pays dont on nous vante les procédés et les résultats scolaires n’ont pas ou peu de prix Nobel, médailles Fields, de créations de brevets techniques, etc; trois, s’il y a parfois une médiocrité scolaire, elle est largement due aux amis de M. Zemmour et à lui-même, par exemple, en Histoire, puisqu’ils sont adeptes d’une Histoire simplifiée, caricaturale, articulée autour des « grands hommes », de l’occultation des tragédies nationales.
Comment repousser le charme entêtant de ce langage inclusif avec tous ces petits points qui ressemble au petit train de notre enfance ?
Comment ne pas goûter l’inventivité verbale de nos maîtres : « féminicide », « préjugé genré », « lutte intersectionnelle », « femme racisée » ? Ce sabir magnifique que seuls des ringards refusent d’adopter.
Comment ne pas être ébloui par l’élégance des tenues de notre ministre préférée, Sibeth N’Diaye, sommet de la distinction française ?
Comment ne pas se pâmer devant un art contemporain dont la beauté renvoie aux poubelles de l’histoire tous nos grands peintres du passé ?
Et comment ne pas s’extasier devant la plume si élégante d’une Christine Angot qui fait passer Voltaire et Stendhal pour d’obscurs tâcherons ?
Oui, sans oublier le génie de nos architectes d’aujourd’hui à côté de qui Gabriel ou Lebrun sont des besogneux académiques.
Dans ce passage, c’est l’amalgame : tout est mélangé – l’avant est présupposé génial et le maintenant, nul, et, face à des termes comme « féminicides », M. Zemmour et ses amis n’utiliseraient, eux, aucun vocabulaire dont ils nous feraient la publicité ? ! Pour rallier son assistance, se laisser aller à de telles facilités n’est pas très brillant, pour un tel « phare » de la pensée française !
Non, vraiment, vous n’êtes pas raisonnables. Mais, parce que je me suis déplacé et que vous êtes nombreux, je peux quand même essayer de vous aider.
Pour trouver une alternative au progressisme, il faudrait d’abord le définir. Enfin, c’est ainsi qu’on nous apprenait jadis à travailler. Je vous propose une définition :
Progressisme : la religion du progrès, un millénarisme qui fait de l’individu un dieu et de ses volontés jusqu’aux caprices un droit sacré et divin.
Le progressisme est un matérialisme divinisé qui croit que les hommes sont des êtres indifférenciés, interchangeables, sans sexes ni racines, des êtres entièrement construits comme des Lego et qui peuvent être donc déconstruits par des démiurges.
Un tel passage laisse pantois. Pour seul commentaire : y avait-il un psychiatre dans la salle pour lui prodiguer conseils et soins ? Non ?
Le progressisme est un messianisme sécularisé, comme le furent le jacobinisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, le néolibéralisme ou le droit-de-l’hommisme.
Tout dans le même sac – y compris un domaine chéri par certains de ses amis !
Le progressisme est une révolution. D’ailleurs, souvenez-vous, le livre de campagne de notre cher Président s’appelait Révolution. Une révolution ne supporte aucun obstacle, aucun retard, aucun état d’âme. Robespierre nous a appris qu’il fallait tuer les méchants. Lénine et Staline ont rajouté qu’il fallait aussi tuer les gentils.
Un passage pour faire frissonner l’extrême-droite. Non, Robespierre n’a pas… (cf les notes sur le blog) – non, Lénine et Staline n’ont pas rajouté… puisqu’ils disaient que seuls ceux qui étaient les « méchants » comme les appelle M. Zemmour devaient être visés par des procédures judiciaires. De son côté, M. Zemmour tient les mêmes propos qu’eux quand ils visent des délinquants et des criminels. Si ce Bien/Mal ne diffère pas, ce qui diffère, c’est : qui est jugé comme étant dangereux, criminel ?
La société progressiste au nom de la liberté est une société liberticide. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Le cri de Saint-Just est toujours à son programme. Depuis les Lumières, depuis la Révolution française, depuis la révolution de 17, jusqu’à même la IIIe République avec ses radicaux franc-macs, jusqu’à aujourd’hui, c’est toujours le même progressisme : la liberté, c’est pour eux, pas pour les autres. La liberté, eux seuls peuvent l’apprécier et en user. La liberté, eux seuls en sont dignes.
Là encore, est-ce que M. Zemmour ne dit pas la même chose, « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » quand il est question des terroristes fanatiques ? ! La petite référence aux « radicaux francs-macs » ravit, à priori, l’extrême-droite, jusqu’à la plus fanatique, qui, comme lui, est souvent condamnée par des tribunaux.
Pour servir ce pouvoir tyrannique et nous imposer cette idéologie diversitaire, comme l’appelle joliment mon ami Bock-Côté, on a mis en place un appareil de propagande qui réunit la télévision, la radio, le cinéma, la publicité, sans oublier les chiens de garde d’Internet. Son efficacité fait passer Goebbels pour un modeste artisan et Joseph Staline pour un débutant timoré.
Accentuation d’un procédé : se faire passer pour une victime, quand on fait partie d’un système que l’on dénonce. Est-ce que le système politique et médiatique promeut une idéologie « diversitaire » ? Une diversité… choisie, sélectionnée, sans rapport avec la diversité réelle. Qui a la parole dans les médias où M. Zemmour passe tous les jours, écrit tous les jours ? !
Le progressisme, c’est l’omniprésence de la parole soi-disant libre, servie par une technologie d’une puissance de diffusion jamais vue dans l’histoire mais en même temps, comme ils aiment dire, un appareil répressif de plus en plus sophistiqué pour la canaliser et la censurer.
Ce n’est pas le progressisme qui produit « l’omniprésence de la… » mais une politique, étatique et sociale, anti-progressiste ! et M. Zemmour capte la parole, avec ses amis, au point même que ce discours a été retransmis en direct par des médias !
D’un côté, les libéraux et le marché ont ouvert nos pays aux grands vents du libre-échange mondialisé, abattant frontières et petits commerces, transformant les anciens citoyens en consommateurs individualistes et quasi hystériques, soumis aux injonctions des publicitaires et des grandes entreprises.
Est-ce que les petits commerces sont, en France, morts ou en danger de, à cause des « libéraux », du « marché ouvert » ? La politique nationale est directement en cause : concernant les salaires, écrasés (les allocations chômage réduites) ce qui s’est traduit par le fait que partout, les citoyens n’ont pas les moyens d’aller faire, même des petites dépenses. Les étrangers n’y sont pour rien. Les citoyens, qualifiés d’anciens, seront heureux d’apprendre qu’il n’existe plus que par et pour la consommation marchande, encadrée par ces injonctions. La vie sociale est inexistante chez M. Zemmour : de ce qu’il connaît et « aime » de la France, pas de surprise…
De l’autre, l’extrême-gauche a troqué son marxisme et son bréviaire de la lutte des classes pour la sainte cause des minorités, qu’elles soient sexuelles ou ethniques, et a remplacé la rue et les barricades par les prétoires.
Donc, ce qu’il appelle l’extrême-gauche ose parler et se défendre dans les prétoires ? Quelle audace ! Ah, du temps de M. Thiers, cette extrême gauche, elle était fusillée et on entendait plus parler. Tout se perd ma bonne dame…
Les juges, conditionnés par la propagande de gauche dès l’école de la magistrature, sont devenus les relais et souvent les complices des associations diverses à qui ils servent de bras armés pour racketter les dissidents et terroriser la majorité autrefois silencieuse et aujourd’hui tétanisée.
La justice en France serait « de gauche » ? Eclat de rire, social, général. Visitons les prisons…
Tous ceux qui se sentaient à l’étroit dans l’ancienne société régie par le catholicisme et le Code civil, tous ceux à qui on avait fait miroiter une libération et qui y avaient légitimement cru, les femmes, les jeunes, les homosexuels, les basanés, les juifs, les protestants, les athées, tous ceux qui se sentaient une minorité mal vue au sein de la majorité des mâles blancs hétérosexuels catholiques et qui ont joyeusement déboulonné la statue au rythme saccadé des déhanchements de Mick Jagger, tous ceux-là ont été les idiots utiles d’une guerre d’extermination de l’homme blanc hétérosexuel.
Nouvelle phase de victimisation : l’homme blanc hétérosexuel, c’est-à-dire lui et certains de ses amis (les dames présentes dans l’assistance sont priées d’attendre le passage suivant en silence et sans énervement), fait l’objet d’une guerre d’extermination. Il y a donc complot, stratèges, armées. Quand Zemmour se prend pour Brad Pitt menacé par des zombies… Le besoin psychiatrique se fait sentir à nouveau.
Non pas un mouvement de libération des femmes. Non pas un combat pour l’égalité entre hommes et femmes. Non pas même un abaissement de tous les mâles au nom d’une revanche universelle contre le patriarcat. Rien de tout cela.
Le seul ennemi à abattre, c’était l’homme blanc hétérosexuel catholique.
Ajout important pour une telle salle : catholique. Ils ont poussé un ouf de soulagement, ils avaient été oubliés.
Le seul à qui on fait porter le poids du péché mortel de la colonisation, de l’esclavage, de la pédophilie, du capitalisme, du saccage de la planète, le seul à qui on interdit les comportements les plus naturels de la virilité depuis la nuit des temps au nom de la nécessaire lutte contre les préjugés de genre, le seul à qui on arrache son rôle de père, le seul qu’on transforme au mieux en seconde mère ou au pire en gamète, le seul qu’on accuse de violences conjugales, le seul qu’on balance comme un porc.
Donc, résumons : un Juif français (c’est comme cela qu’il se définit), dont on nous dit qu’il est membre d’une « communauté », la « communauté juive », dont on sait à quel point, pendant un siècle intense, de la moitié du 19ème siècle jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, les aïeuls ont été, en tant que Juifs, honnis, méprisés, dénoncés, arrêtés, jusqu’à être assassinés, par l’extrême-droite européenne, et notamment l’extrême-droite française, prétend faire cause commune avec les héritiers de ces vociférateurs et assassins, pour, sous la bannière du mâle blanc hétérosexuel, catholique ou non (il faudra vérifier quand même), mettre en cause celles et ceux qui les menaceraient et les accusent. Etre accusé de colonialisme ? Vous vous rendez compte, ils ont tellement fait de bien. D’esclavage ? Idem, c’était une tutelle, pour aider. Pédophilie ? On se pose la question : c’est le fait d’être pédophile ou d’être accusé, à tort, de pédophilie, que Zemmour met en cause ? Saccage de la planète : who else ? Et quels sont les comportements les plus naturels de la virité… ? La phrase est suffisamment creuse pour que Zemmour commente en affirmant qu’il n’évoque pas le viol, mais ceux qui le liront et qui l’apprécient pourront le comprendre ainsi. Vous vous rendez compte, ces femmes algériennes (et musulmanes) que l’on pouvait violer, en Algérie, jusqu’en 62, et maintenant, dont les petites filles voudraient nous empêcher, chez nous, de continuer…
Je vous invite à lire la prose des indigénistes, des féministes racisées, des luttes intersectionnelles qui gangrènent nos facs après avoir pourri les plus grandes universités américaines. Que disent-elles ? Qu’elles sont d’abord noires ou arabes ou musulmanes. Qu’elles appartiennent à leur race – oui, oui, elles, elles ont le droit d’employer le mot -, à leur religion – l’islam -, à leur pays – en tout cas celui de leurs parents. Qu’elles n’ont que faire d’une solidarité avec des femmes qui sont d’abord pour elles des femmes françaises, des bourgeoises et surtout des Blanches. Que leurs hommes sont ce qu’ils sont, avec leurs défauts, leurs énormes préjugés de genre, et même leurs violences. Mais qu’ils sont ainsi non parce qu’ils sont des hommes, mais parce qu’ils ont été dominés et asservis par l’homme blanc. Que leur seul ennemi est l’homme blanc. Et qu’elles ont besoin de leurs hommes pour l’abattre.
Entre le début et la fin de cette partie, le propos est, une fois de plus, caricatural, mensonger ET scandaleux, puisque la dernière phrase ose faire l’amalgame entre des femmes qui théorisent et mettent en oeuvre une résistance à un système qui les méprise et les écrase avec « leurs hommes pour l’abattre », le sous-entendu est clair, et vise les auteurs d’actes de terrorisme, lesquels n’étaient pas et ne sont pas « les » hommes de ces femmes. Quand elles parlent de « races », elles parlent de la logique raciale, racisante, et non du fait que les races existeraient, comme les penseurs racistes, européens, eux, le pensaient et le disaient. Elles constatent que des « féministes » (des et pas toutes), blanches, « bourgeoises », n’ont que faire de ce qu’elles vivent et de ce dont elles souffrent, et donc, ce ne sont pas elles, les femmes racisées, qui n’ont que faire, mais ce sont ces autres femmes qui, elles, leur disent clairement, qu’elles n’ont que faire de… La encore : ou le QI est très faible, ou la manipulation est scandaleuse. Des femmes, peu nombreuses, minoritaires, qui sont peu ou pas présentes dans « nos facs », sont désignées comme étant des révolutionnaires qui entendent provoquer un génocide des êtres-zémmourés. Alors qu’elles passent le plus clair de leur temps à défendre leur pur et simple droit d’exister, quand des zemmouristes et d’autres, eux, voudraient les voir disparaître, physiquement.
Il faut donc sonner l’hallali, achever la bête blessée. Cioran nous avait prévenus : « Tant qu’une nation a conscience de sa supériorité, elle est farouche et respectée. Dès qu’elle ne l’a plus, elle s’humanise et ne compte plus. »
Nouvelle preuve de la logique zemmourienne : je suis fort de la faiblesse des autres, voire de leur disparition.
Formidable, exceptionnelle réussite ! Nos progressistes, si brillants, si arrogants, si férus d’avenir et se souciant du passé comme de leur dernier iPhone, qui croyaient avoir dépassé le stade archaïque de la guerre des nations et de la guerre des classes, nous ont ramenés à la guerre des races et à la guerre des religions. Ils ont ramené l’avenir à Charles Martel et au siège de Vienne de 1683, ils ont ramené l’avenir à la guerre du feu.
Qui ramène à une préhistoire où rien n’est articulé ? !
Nous sommes ainsi pris entre l’enclume et le marteau de deux universalismes qui écrasent nos nations, nos peuples, nos territoires, nos traditions, nos modes de vie, nos cultures : d’un côté, l’universalisme marchand qui, au nom des droits de l’homme, asservit nos cerveaux pour les transformer en zombies déracinés ; de l’autre, l’universalisme islamique qui tire profit très habilement de notre religion des droits de l’homme pour protéger son opération d’occupation et de colonisation de portions du territoire français qu’il transforme peu à peu, grâce au poids du nombre et de la loi religieuse, en enclaves étrangères, en ce que l’écrivain algérien Boualem Sansal, qui a vu les islamistes en Algérie opérer ainsi dans les années 80, appelle des « Républiques islamiques en herbe ».
Ce serait un « universalisme islamique » qui transformerait en « enclaves étrangères » des « portions de notre territoire ». Des « étrangers » deviendraient de plus en plus des « étrangers », en voulant nous « coloniser ». Pourquoi un porte-parole de l’extrême-droite est si obsédé par ? Il faut dire que cette extrême-droite est EXPERTE sur le sujet de la colonisation, qu’elle a pratiqué et qu’elle pratique encore. Mais son EXPERTISE en tant que praticienne de, lui autorise t-elle à dénoncer une colonisation, par des « musulmans » ? Ces citoyens français pauvres ont été « assignés à résidence », loin des centre-villes, des quartiers riches. Ils se trouvent que, là où ils vivent, ils ont retrouvé relations et solidarités, via la pratique religieuse, et ce afin de résister à l’individualisme imposé dans ce pays et via l’économie capitaliste. Ont-ils le droit d’être musulmans et pratiquants ? La loi de 1905 est faite pour. Et loin d’être servie, défendue, par les Zemmour et consorts, c’est une loi à géométrie variable qu’ils promeuvent : concernant les musulmans, ils sont contre tout et tous, et concernant les catholiques, ils sont pour tout et tous. Les vrais laïques, qui ne sont ni des laïcards fanatiques, ni des indifférents, sont celles et ceux à qui nul, nulle part, ne donne la parole. Ces vrais laïques ne sont pas ennuyés par la foi de tel ou tel, par le foulard de telle ou telle, par la croix de tel ou tel, si et seulement si ceux-ci ne veulent pas imposer leur foi et leurs croyances. Et c’est ce qui se passe avec 99% des pratiquants, musulmans, catholiques, juifs. Et il y a les autres. Et parmi ceux-là, M. Zemmour prétend mettre en cause les, rares, musulmans, qui voudraient voir la charia devenir la loi nationale, mais quand il s’agit des extrémistes catholiques qui tiennent des propos délirants sur les homosexuels, la PMA, M. Zemmour n’a pas un mot, contre, et, au contraire, les soutient. Enfin, il faudrait parler de ces Français « d’origine » comme disent certains médias qui ont été francisés de force; qui ont été envoyés faire la guerre; qui ont été embauchés pour faire les travaux les plus durs, et qui continuent, aujourd’hui, d’être, via cette hystérie anti-musulmane, insultés, méprisés, par les héritiers de celles et ceux qui leur ont tant et tout imposé !
L’universalisme droits-de-l’hommiste nous empêche de nous défendre au nom d’un individualisme borné qui ne voit pas que ce ne sont pas des individus qui sont en cause mais des grandes masses, que ce sont des civilisations qui s’affrontent sur notre sol dans un combat millénaire et non pas des individus qui se côtoient dans le court laps de leur vie sur terre. Ces soi-disant libéraux ont oublié la leçon d’un de leurs maîtres les plus réputés, Benjamin Constant, qui disait : « Tout est moral chez les individus, tout est physique dans les masses. Un individu est libre parce qu’il n’a en face de lui que d’autres individus de même force. Dès qu’il entre dans une masse, il n’est plus libre. »
Une autre pratique constante de ce type de rhéteurs : la grandiloquence « ce sont des civilisations qui s’affrontent sur notre sol dans un combat millénaire ». C’est ce manichéisme que les membres de Daesh parlent, et Zemmour dit la même chose qu’eux. Il faut rappeler qu’il a affirmé les respecter, pour leur courage à se battre pour leur cause jusqu’à la mort…
Ces deux universalismes sont à la fois rivaux et complices. Le marché s’adapte à tout tant qu’il peut faire du profit. Il a placé ses hommes à la tête de l’État pour utiliser son monopole de la contrainte légitime comme bras armé. Ainsi l’État français, qui fut le génie bienveillant des populations françaises, qui le protégeait des féodaux et des prédateurs étrangers, qui fit de ce peuple rassemblé sur le territoire entre la Méditerranée et l’Atlantique la grande nation crainte dans toute l’Europe et le monde entier, est devenu, par un retournement incroyable, l’arme de destruction de la nation et l’asservissement de son peuple, du remplacement de son peuple par un autre peuple, une autre civilisation.
Il faut constater l’habileté dans la construction argumentative : il termine cette partie en parlant du fait que l’Etat est devenu « l’arme de destruction de la nation et de l’asservissement de son peuple », ce que beaucoup de Français vivent, ressentent, mais non par le « remplacement de son peuple par un autre peuple », mais par le fait que des Français-étrangers (les capitalistes) ou des étrangers capitalistes s’approprient leur pays et les excluent, des logements, des territoires. Et si l’Etat visé est ainsi « malveillant », Zemmour prétend qu’il fut, avant, « bienveillant », ce qui mériterait une Histoire de l’Etat français, qui démontrerait que les choses auront été plus compliquées que cela, si ce n’est, hélas, carrément certainement contraires à cela, quand l’Etat fut déjà malveillant pour la population pauvre.
Ces deux universalismes, ces deux mondialismes, sont deux totalitarismes.
Face à un tel raccourci, dont les éléments, reliés, sont si complexes, que dire ? !
Puisque nos grandes consciences progressistes, puisque nos médias et jusqu’à notre président de la République lui-même aime tant les années 30, on va leur en donner. On va faire une comparaison avec cette époque.
Nous vivons sous le règne d’un nouveau pacte germano-soviétique. Nos deux totalitarismes s’allient pour nous détruire avant de s’entre-déchirer ensuite. C’est leur objectif commun, leur Graal. Aux libéralistes droits-de-l’hommistes, les métropoles. À l’islam, les banlieues.
Pacte germano-soviétique : sans doute un des sommets du caractère ridicule de ce discours. Avec ce pacte, deux Etats dont, pour l’un, la guerre contre l’autre était un horizon nécessaire, et, pour l’autre, la guerre était une fatalité qu’il fallait préparer, la volonté commune, provisoire, était dans la non-agression. Dans cette comparaison, Zemmour prétend que les libéraux sont des nazis qui veulent faire disparaître les musulmans, et que ceux-cis sont des soviétiques qui veulent conquérir les premiers. Concurrence, guerre, généralisées, sont pour Zemmour, partout. Tout est massifié, et c’est ce qu’il a affirmé avec sa citation antérieure de Benjamin Constant. Le combat politique se jouerait donc entre les libéraux, extrémistes, et les musulmans, eux-mêmes réduits à l’extrémisme. Mais, sauf erreur, et ce alors qu’il prétend dénoncer aussi ce libéralisme « totalitaire », Zemmour s’attaque avant tout aux musulmans, tout le temps et partout, et donc, dans cette guerre, il n’est pas en dehors. Si les musulmans en France signifient, par leur solidarité factuelle, cet anti libéralisme pratique, il faut les en féliciter, et c’est ce qui serait tellement horrible et à craindre, que leur écrasement, même par des libéraux honnis, serait justifié. Il faut donc le dire : à travers les musulmans, c’est « le spectre du communisme » que Zemmour prétend conjurer et c’est ce qui fait que dans son discours, les références au communisme historique sont nombreuses.
Les uns servent pour l’instant de domestiques aux autres : livreurs de pizza, taxis, nounous, cuisines de restaurant et drogues. Les autres protègent leurs domestiques de leurs pouvoirs médiatique et judiciaire contre la détestation sourde de ce peuple français qu’ils vomissent, les uns et les autres, les uns parce qu’ils sont français et pas américains, les autres parce qu’ils sont de culture catholique et pas musulmane.
Le tiers exclu est le peuple, victime de tous ces coalisés. Le message est clair : toi qui appartient au peuple, puisque tu ne peux pas vraiment t’en prendre aux libéraux, tu peux, par contre, le faire contre ces musulmans qui te détestent et te menacent, puisque, en sus, si tu ne te souviens plus d’être catholique, tu l’es.
De nombreux bons esprits ont comparé ces dernières années l’Union européenne à la défunte Union soviétique et l’arme monétaire de la BCE aux chars du Pacte de Varsovie lancés au service de la doctrine Brejnev de la souveraineté limitée. On voit actuellement en Italie, en Angleterre comment les parlements et les juges combattent avec une rare efficacité la volonté des peuples. Le droit et les procédures soi-disant constitutionnels contre la liberté des peuples. On est revenu en plein dans les régimes qui se prétendaient eux aussi démocraties populaires.
Pour laisser penser, croire, qu’il est de son côté, il fait référence à l’expression de ces peuples contre l’Union Européenne, pour relier cette expression à l’ensemble de ces problèmes. L’UE, si anti communiste comme les historiens sérieux le savent et le disent, serait comparable à l’URSS – mais pourquoi ne pas choisir la comparaison avec les USA plutôt ?
Quant à l’islam, nous avons l’embarras du choix. Dans les années 30, les auteurs les plus lucides qui dénonçaient le danger allemand comparaient le nazisme à l’islam. Oui, l’islam, ils disaient l’islam et personne ne leur reprochait de stigmatiser l’islam. À la limite, beaucoup trouvaient qu’ils exagéraient un petit peu. Bien sûr, disaient-ils, le nazisme est parfois un peu raide et intolérant, mais de là à le comparer à l’islam…
« Un peu raide ». Pourtant, dans les pays arabo-musulmans, et notamment jusqu’à ce que les colons occidentaux s’y installent, ou installent leurs « comptoirs », l’antijudaïsme, « antisémitisme », des populations juives vivaient dans ces pays, sans connaître, en général, des tensions, voire pire, alors que dans les pays chrétiens d’Europe de l’Ouest et de l’Est… Et si quelqu’un écrivait : mais de là à le comparer au christianisme ?
Quelques années plus tard, après-guerre, un autre totalitarisme, le communisme, menaçait. Et la même comparaison revint au goût du jour. Maxime Rodinson, un des plus grands spécialistes de l’islam, disait : « C’est un communisme avec Dieu. » Toujours cette même comparaison, cette même obsession, diront certains.
Voilà : l’aveu. « C’est un communisme avec Dieu. » Autrement dit : le problème n’est pas « Dieu » (les pratiquants chrétiens, juifs, ne posent aucun problème à Zemmour), mais le communisme… Et on comprend pourquoi ce mauvais rhéteur a tant de succès auprès de cette extrême-droite.
Alors, je sais, on va m’accuser d’islamophobie, j’ai l’habitude. On sait tous que ce concept fumeux d’islamophobie a été inventé pour rendre impossible la critique de l’islam, pour rétablir la notion de blasphème au profit de la seule religion musulmane. Une notion de blasphème abolie, je le rappelle, en 1789. Mais les progressistes qui sacralisent la Révolution ne sont pas à une contradiction près et sont prêts à bazarder un de ses acquis pour protéger leur cher islam.
L’Islamophobie n’est pas un « blasphème laïque », mais une phobie/haine/hostilité envers des personnes en raison de leur foi, de leur pratique religieuse. Celles et ceux qui dénoncent l’islamophobie visent cela, et non un « blasphème ». Là aussi, Zemmour fait un amalgame, avec un raccourci. Car si le « blasphème » est un fait religieux problématique voire dangereux, c’est à l’intérieur du périmètre de la pratique, quand l’islamophobie vise la pratique elle-même.
Ce que nos progressistes ne parviennent pas à comprendre, c’est que l’avenir n’est pas régi par des courbes économiques, mais par des courbes démographiques. Celles-ci sont implacables.
L’Afrique, qui était une terre vide de 100 millions d’habitants en 1900, sera une terre pleine à ras bord de 2 milliards et plus en 2050. L’Europe, qui était alors une terre pleine de 400 millions d’habitants – quatre fois plus – n’est montée qu’à 500 millions – un pour quatre. Le rapport s’est exactement inversé.
Une fois de plus : des masses, des rapports de force. Le plus nombreux est le plus fort, et le moins nombreux est écrasé. Ce n’est pas ce que peuvent dire les habitants en Afrique, soumis aux diktats néo-coloniaux-libéraux, COMME NOUS LE SOMMES NOUS AUSSI !
À l’époque, le dynamisme démographique de notre continent a permis aux Blancs de coloniser le monde. Ils ont exterminé les Indiens et les Aborigènes, asservi les Africains. Aujourd’hui, nous vivons une inversion démographique qui entraîne une inversion des courants migratoires qui entraîne une inversion de la colonisation. Je vous laisse deviner qui seront leurs Indiens et leurs esclaves. C’est vous.
Idem : une fois de plus, des masses… Avec, en passant, la reconnaissance que les Européens ont exterminé les Indiens, asservi les Africains. Est-ce que ses amis vont tolérer cette reconnaissance de responsabilité ? Il faut dire que, avec Zemmour, être responsable n’est pas nécessairement être coupable. S’il faut tuer pour être dans le sens de son dynamisme démographique, c’est « logique ». Finalement, la reconnaissance de responsabilité revient à laver les Européens de toute faute. Ils devaient le faire et il fallait le faire, et ils l’ont fait. En peu de mots, une affirmation scandaleuse, et, on peut dire, criminelle !
À chaque vague démographique correspond son drapeau idéologique. La France du XVIIIe siècle – on l’appelle à l’époque la Chine de l’Europe – conquiert le continent avec les droits de l’homme. L’Angleterre du XIXe siècle victorien et ses neuf enfants par famille légitime son impérialisme par la supériorité raciale du Wasp (White Anglo-Saxon Protestant). Les Allemands de la fin du XIXe siècle inventent le pangermanisme – déjà racialiste – puis le nazisme pour légitimer leur poussée vitale vers l’Est.
En tenant de tels propos, il résume ce que disent des historiens et des intellectuels engagés, qui, comme Domenico Losurdo, ont pu faire de ces Européens, des menteurs et des criminels, mais s’il reproduit de tels discours, c’est pour les annuler : c’est une norme ontologique, vitale, et en disant cela, le propos est exactement le même que celui des nazis.
Tous les économistes nous expliquent doctement que l’économie est d’abord une affaire de confiance. Or le grand sociologue américain Robert Putnam a démontré que la confiance entre les gens diminuait au fur et à mesure que la société était moins homogène ethniquement et culturellement. Mais on continue à nous seriner que l’immigration est une richesse. Cherchez l’erreur.
Confirmation de l’analyse de la partie précédente : les Nazis disaient la même chose. La confiance entre les individus ne dépend pas de leur être-identité « ethnique », mais des règles communes, de ce que Hegel appelle l’éthos. Dans les communautés qui associent des individus d’origine diverse, il y a toujours des règles communes, mais celles-ci peuvent évoluer, en fonction des évènements, des rapports sociaux. Les Allemands qui vivaient dans le régime nazi vivaient-ils dans la confiance ? Les Nazis, oui, mais les autres…
La question qui se pose donc à nous est la suivante : les jeunes Français vont-ils accepter de vivre en minorité sur la terre de leurs ancêtres ? Si oui, ils méritent leur colonisation. Si non, ils devront se battre pour leur libération. Mais comment se battre ? Où se battre ? Sur quoi se battre ?
Qui sont « les jeunes Français » ? Des jeunes blancs, catholiques, bourgeois, comme ceux qui étaient dans la salle à écouter Zemmour ? Ou tous les jeunes « français », d’aujourd’hui, si divers ? Ils ne peuvent donc pas « vivre en minorité », ils sont la majorité. Le propos évoque donc une fiction, délirante.
Se battre comme certains l’ont fait depuis des années, courageusement, avec les vieux mots de la République – la laïcité, l’intégration, l’ordre républicain ? Malheureusement, ces mots n’ont plus de sens. Immigration, intégration, délinquance, incivilité, vivre-ensemble, et même assimilation, République, valeurs républicaines, État de droit, tout cela ne veut plus rien dire. Tout a été retourné, dévoyé, vidé de son sens. Les vieux socialistes comme Jaurès ou Blum n’appelleraient plus République ce que nous appelons aujourd’hui République. Tous ceux qui s’accrochent encore à ce vieux langage républicain sont aussi désuets que le fut Charles X lorsqu’il voulut à l’aube de son règne rétablir le sacre d’antan à la manière de ses ancêtres rois absolus. Il fut ridicule car entre-temps la Révolution et l’Empire avait tout balayé.
Si les mots de laïcité, etc, n’ont « plus de sens », ce n’est pas parce que des faits sociaux les auraient invalidés, mais parce que celles et ceux qui s’en servent tous les jours, notamment les plus fanatiques, s’en servent, en dépit de ce qu’ils signifient, en dépit de l’Histoire, et même contre ce qu’ils signifient et cette Histoire. Mais, évidemment, Zemmour et ses amis de classe n’y sont pour rien. Ce sont des anges blancs, avec des gants.
L’immigration, c’était naguère venir d’un pays étranger pour donner à ses enfants un destin français. Aujourd’hui, les immigrés viennent en France pour continuer à vivre comme au pays. Ils gardent leur histoire, leurs héros, leurs mœurs, leurs prénoms, leurs femmes qu’ils font venir de là-bas, leurs lois qu’ils imposent de gré ou de force aux Français de souche qui doivent se soumettre ou se démettre, c’est-à-dire vivre sous la domination des mœurs islamiques et du halal ou fuir.
Vous vous rendez compte, ces gens qui ont une origine osent avoir, une mémoire, une culture. Evidemment, les Français qui vivent à l’étranger oublient tout, et deviennent… Ces caricatures et ces mensonges signent le niveau intellectuel de ce discours, sa valeur : proche de zéro. Et quand on est capable de tenir des discours d’une valeur proche de zéro, on passe en direct à la télévision française, sur laquelle on dit être censuré. C’est ni plus moins que de la folie raisonnée.
J’aime la formule de Renaud Camus : « Entre vivre et vivre ensemble il faut choisir ». La question est donc aujourd’hui celle du peuple. Le peuple pour refaire une nation. Le peuple français contre les universalismes qu’ils soient marchands ou islamiques. Le peuple français contre les cosmopolites citoyens du monde qui se sentent plus proches des habitants de New York ou de Londres que de leurs compatriotes de Montélimar ou de Béziers et le peuple français contre l’universalisme islamique qui transforme Bobigny, Roubaix, Marseille en autant de Républiques islamiques et qui brandit les drapeaux algériens ou palestiniens lorsque son équipe de football gagne, enfin son équipe de cœur, l’équipe du pays de leurs parents, pas l’équipe de leur carte d’identité ou de leur carte vitale.
Le peuple est-il une question ? Il est un fait. Mais ce peuple est, en effet, attaqué, affaibli, il va mal et il est en danger, et il est en danger parce que des Zemmour sont là pour l’abuser, en prétendant parler sur lui et pour lui. Et c’est pour cela que Zemmour en vient à énoncer des objectifs/engagements auxquels nous pouvons souscrire : « oui,
Nous devons tout remettre sur pied.
Mais pour cela, nous ne devons plus nous faire abuser par des spécialistes du détournement de fond : on copie les orientations et les intentions populaires et on les amène ailleurs, pour
Nous devons nous affranchir de la religion des droits de l’homme puisqu’elle a oublié qu’elle s’adressait aussi aux citoyens. Lamartine écrivait dans l’Histoire des Girondins : « Quand il y a contradiction entre des principes et la survie de la société, c’est que ces principes sont faux car la société est la vérité suprême. »
Nous devons nous affranchir des pouvoirs de nos maîtres : médias, universités, juges.
Nous devons restaurer la démocratie qui est le pouvoir du peuple contre la démocratie libérale qui est devenue le moyen au nom de l’État de droit d’entraver la volonté populaire.
Nous devons abolir les lois liberticides qui au nom de la non-discrimination nous rendent étrangers dans nos propres pays.
Nous devons au contraire partout remettre à l’honneur le principe de la préférence nationale qui n’est rien d’autre que le fondement d’une nation qui n’a de raison d’être que si elle privilégie les siens au détriment des autres.
Nous devons assumer notre conception de l’écologie, celle qui défend d’abord la beauté de nos paysages, de nos sites, de notre art de vivre, de notre culture, de notre civilisation.
Bien sûr, nous devons être conservateurs, et conservateurs de notre identité, mais que pouvons-nous conserver puisque tout a été détruit ? Notre tâche est plus immense, presque désespérée : nous devons restaurer.
tout mélanger et « restaurer » quoi ? C’est l’essentiel du propos : restaurer, c’est instaurer à nouveau. Le peuple a t-il besoin d’être instauré à nouveau ? Il est. Mais Zemmour ne veut pas de ce qu’il dit vouloir : restaurer la démocratie ? ! alors que ses amis de classe sont absolument contre ? ! peut-on comparer médias, universités et juges ? ! peut-on envisager de vivre et de vivre bien dans une organisation sociale où les discriminations deviendraient de fait, et, par le fait, de droit, alors que ces discriminations font tant de mal au peuple, puisqu’il est la première victime de ? !
Je ne dis pas que la question de l’identité est la seule question qui nous soit posée, je ne dis pas que l’économie n’existe pas, que la désindustrialisation n’existe pas, que les fins de mois difficiles n’existent pas, que les petites retraites n’existent pas, que le Code du travail n’existe pas, que les délocalisations n’existent pas, que les contraintes et défauts de l’euro n’existent pas.
Je ne dis pas, je ne dis pas, mais je dis que tout cela est second, les salaires, les retraites, que le Code du Travail devrait être encore plus attaqué qu’il ne l’a déjà été, et en disant cela, je dis, moi, M. Zemmour, que, puisque ces questions sont secondes, elles n’ont pas à nous emm… avec une politique réduite à « la question identitaire » : faites disparaître des gens, les pauvres musulmans et immigrés, et tout ira bien.
Ne croyez pas ceux qui vous mentent depuis 50 ans. Ne croyez pas ceux qui, comme Macron aujourd’hui, reprennent les mêmes mots que Hollande, Sarkozy, Chirac et Giscard. Quand vous entendez que notre politique d’immigration doit être ferme et humaine à la fois, vous pouvez être sûrs qu’elle ne sera pas ferme et qu’elle sera humaine pour les immigrés mais pas pour les Français.
Ne croyez pas les démographes et leurs porteurs médiatiques de bonnes nouvelles. Souvenez-vous de la phrase de Churchill qui disait : « Je ne crois qu’aux statistiques que j’ai trafiquées moi-même. »
Ne croyez pas les optimistes qui vous disent que vous avez tort d’avoir peur. Vous avez raison d’avoir peur : c’est votre vie en tant que peuple qui est en jeu.
Ne croyez pas ces optimistes qui sont comme les pacifistes de toutes les époques. Ils s’aveuglent volontairement, ils sont comme Aristide Briand, ce grand pacifiste d’après la Première Guerre mondiale qui criait « Guerre à la guerre » et écrivait au chancelier allemand Streisemann : « Je jette au panier tous les jours des rapports de mon état-major qui me montrent des preuves du réarmement de l’Allemagne. »
De même nos Briand d’aujourd’hui mettent au panier toutes les collections de Coran qu’on leur apporte remplies de sourates qui donnent l’ordre d’égorger tous les mécréants, les infidèles, les juifs et les chrétiens.
Ne croyez pas les optimistes. Récitez-vous la célèbre phrase de Bernanos que beaucoup connaissent déjà : « L’optimisme est la fausse espérance des lâches et des imbéciles, la vraie espérance est le désespoir surmonté ».
Mais je sais que si vous êtes ici aujourd’hui, c’est que vous surmontez.
Ne croyez pas, en effet, ces caricaturistes, ne croyez pas, mais pensez, et pensez, absolument, totalement. Zemmour disparaîtra, « naturellement ».
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