Armes versus âmes, une contradiction désarmante ? Un livre gratuit – la suite du premier chapitre, “L’apparition du monstre, l’humain-de-l’homicide”

Le récent rapport du SIPRI sur le commerce des armes accumule des données, des chiffres, incontestables, lesquels établissent que ce commerce est, considérable, en croissance (alors qu’il vend des objets dont l’usage généralisé représente la ruine générale). Les Etats-Unis (et la France !), sont en pole position de ce commerce, et ce en adéquation avec leur politique “internationale”, puisqu’ils se permettent d’avoir des projets, des volontés, des actions, pour l’ensemble des pays du monde. Mais derrière ces données, ces chiffres, énoncés ici par le SIPRI, il y a ce qui CONDITIONNE cette production et ce commerce des armes militaires : l’industrialisation de la conception et de la fabrication de telles armes selon des “standards” ET le projet criminel, souvent justifié par la notion de “défense”. Comme nous l’avons déjà démontré dans la précédente partie concernant le “rapport à soi” et le “rapport au monde”, la volonté de tuer ne va pas de soi. Elle n’est pas intimement liée à notre être, puisque, pendant longtemps, elle fut rare (pendant toute la période du Paléolithique, jusqu’à l’apparition du néolithique), et après que des Etats-armes se soient constitués, elle est restée un fait minoritaire, marginal, sur l’ensemble de la planète. Si les homicides sont principalement le fait d’un individu, de plusieurs, contre un individu, ou plusieurs, à travers des “faits divers”, si ce type d’homicides est le principal, ceux causés par les “conflits militaires” ne sont seconds, ne sont pas premiers, uniquement quand il n’y a pas ou il y a peu de guerres, mais les guerres d’ampleur sont l’occasion d’un nombre de morts très élevés, dans ce cas, en dépassant les homicides causés par des individus pour des motifs connus (accès de folie, haine, vols, jalousie, perversités). Au sein des Etats, les homicides sont, sauf exception, interdits, et punis par des lois – sauf exception, puisque, en Israël, en Palestine, des soldats, des citoyens armés, sont autorisés à tuer des civils désarmés, sans poursuites judiciaires, ou, en cas de poursuites, sont acquittés. En France, des personnes, ” agents dépositaires de l’autorité publique” peuvent provoquer, alors qu’elles travaillent, des homicides, et, à notre connaissance, il n’y a aucun cas d’agent poursuivi, condamné, emprisonné. L’Histoire humaine est donc passée de périodes historiques où l’homicide était rarissime, à des périodes, notamment notre époque, où les homicides sont, sans être généralisés, fort heureusement, relativement nombreux, et ce parce que des conditions générales, qu’il faut examiner, les permettent. Mais pour comprendre, ces dramatiques évolutions, ces conditions, il faut donc toujours penser à ce “rapport à soi”, rapport au monde, parce qu’elles ne sont ni nécessaires, ni fatales, comme le prouve la volonté de tant de ne jamais se laisser aller à tuer un autre être humain. Parmi ces questions, il faut étudier ces pays/Etats/groupes sociaux par et pour lesquels l’interdit de tuer est, explicitement, énoncé, répété, décliné par de nombreuses et diverses expressions, et, EN MEME TEMPS, relativisé, voire nié, par des éloges, incitations, recommandations, ordres, comme en cas de “guerre”. En effet, si l’interdit de tuer est, comme avec son interprétation, promotion, “religieuse”, un principe qui n’autorise aucune exception, comment comprendre que des “autorités” puissent décréter que, malgré tout, il y a, au moins, une exception ? Derrière “l’exécutant”, il y a le “donneur d’ordre”, le “coach”, celui qui “motive”, celui qui, SANS TUER, TUE par délégation. Tels ces chefs militaires de la guerre 14-18 : l’industrialisation de la guerre, et de la mort de masse, s’est traduite par un recul des chefs militaires, loin des lieux de “combats”. Les soldats sont ainsi devenus des pions, joués par des individus, très apprêtés, “soignés”, courtois. Il y a peu d’images de ces “criminels de guerre”, à la conscience “si tranquille”.

La référence ci-dessus n’induit pas une reconnaissance de cette série, “Apocalypse”. Les montrer ici s’explique par la volonté de proposer des images de cette tragédie. Concernant le récit qui les accompagne, nous invitons toute personne qui regarde et écoute à être très prudente, parce qu’il est souvent, partiel, partial, taiseux sur des faits graves, idéologiques parfois. Seuls les faits échappent à ces problèmes.

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