Blanquer, le visage et le nom de cette politique de racisme social contre une Institution favorable aux citoyen(ne)s et aux familles, non fortunés – un bilan de 5 ans d’attaques contre les personnels

Le Ministre Blanquer, à la tête de l’Education Nationale en France, est confronté à ce qui, avec les manifestations contre le projet de loi sur/contre les retraites, aura été, d’ici la fin du quinquennat, la plus grande mobilisation professionnelle et civique de ce quinquennat – sauf, si, dans les prochains jours, les prochaines semaines, des travailleurs et des citoyens décident de faire mieux. Ces derniers jours, la majorité LREM a fait entendre des critiques, jusqu’ici, jamais exprimées contre ce Ministre, qui, au contraire, a été au coeur du dispositif gouvernemental, en étant le Ministre préféré du président et de son épouse, dont l’influence est désormais établie, connue. Bien que la descente aux enfers de ce Ministre, de ce Ministère, ne date pas d’aujourd’hui, il faut rappeler que, bien qu’il ait été démontré et ses mauvaises volontés, et son incompétence, et ses choix dramatiques pour l’EN, il a été soutenu par la majorité LREM, avec constance, détermination. Et pour cause. Blanquer a accompli une part du véritable « projet » LREM, en tant que projet néo-libéral : l’affaiblissement substantiel d’une administration publique, afin de favoriser le privé, le privé existant (largement catholique) et le privé en gestation (starts-up et autres entreprises). Une politique néo-libérale contre l’Education Nationale visait, déjà, les moyens-investissements, en les réduisant : c’est ce que, notamment dans le secondaire, cette politique est parvenue à faire avec la suppression de plusieurs milliers de postes, via des dotations annuelles en réduction, via les classes à 35, et l’augmentation du temps de travail obligatoire des titulaires (2 heures supplémentaires hebdomadaires). Des disciplines ont été attaquées : l’enseignement de la Philosophie en terminale a été ridiculisée, « au nom de l’amour ministériel pour cette discipline » ! La suppression de la filière littéraire L, qui rassemblait néanmoins nombre d’élèves, et notamment des filles, a été remplacée par un bloc hebdomadaire de 4 heures, mais l’évaluation finale du baccalauréat a été réduite à ne plus rien signifier puisqu’elle se tient en juin, alors qu’avec ParcoursSup tout est déjà joué. Autrement dit, la note de la philo compte pour du beurre. Dans les établissements, les effectifs ont donc été, pour certaines matières comme la Philo, diminués, divisés, de moitié. La création d’une nouvelle spécialité, HLP (Humanités Littérature Philosophie) a été faite à « l’avantage » (ils sont aussi atteints par toutes les mesures communes) des professeurs de Français, lesquels sont considérés par le Ministère comme étant capables d’enseigner la Philosophie, dont la compréhension a été réduite à une culture générale intellectuelle, où il s’agit avant tout de débats d’idées entre les pour ou les contre. Les titulaires ont vu, de facto, leur charge de travail, augmenter, et le Ministère en a rajouté. La situation de l’enseignement des mathématiques est devenu contradictoire : matière stratégique permanente dans le système, son niveau a été brutalement via les deux options à prendre dès la première (mathématiques complémentaires, mathématiques expertes). Les professeurs d’EPS (sports) peuvent aussi témoigner de l’affaiblissement de leurs objectifs, par la précarisation de leur statut, par la vétusté de nombre de moyens disponibles dans les collèges et les lycées. Le lycée professionnel a, lui, été carrément réduit à presque rien – sauf pour la partie « professionnelle ». Les enseignements généraux ont vu leurs heures réduites dans des proportions inconcevables, et ce sur le modèle de ce qui se pratique dans des CFA, notamment les CFA du compagnonnage en France, lesquels ont servi de « modèle » au lycée professionnel (avec la réalisation d’un « chef d’oeuvre » par les élèves). Ce modèle « compagnonnique », réactionnaire, est anti intellectuelle, et proche de l’extrême-droite. Dans le primaire, les professeurs ont également subi une augmentation de la charge de travail. A l’Université, la majorité LREM a favorisé la précarisation de quasiment tout le personnel, notamment pour les plus jeunes. Et pendant ce temps, elle a maintenu l’austérité budgétaire, avec des salaires bloqués, dans la foulée de ce que les gouvernements, Chirac, Sarkozy, Hollande, avaient eux-même déjà décidé, imposé. Le Ministère Blanquer aura donc été et celui d’une continuité négative, mais aussi celui d’une aggravation inédite, par une mutation profonde, jamais vue, de ce qu’était l’Education Nationale. Mutation qui a le soutien de pseudo opposants, comme Brighelli, lequel passe son temps à exprimer son soutien envers Blanquer et à insulter les enseignants -il appelait même dans un texte dramatique à ce que nombre d’entre eux soient virés. Avec la « loi sur l’école de la confiance » (cette novlangue impressionnante), Blanquer a également fait adopter par les législateurs un texte par lequel plusieurs dispositions visent à faciliter les mises en cause des professeurs et à s’attaquer aussi à leur temps de travail. Il y a donc eu attaques tous azimuts, avec des intentions clairement hostiles. La pandémie a été l’occasion pour ce Ministère du cynisme le plus impressionnant : dans un premier temps, les professeurs ont été, comme tant, « confinés », contraints d’enseigner en « distanciel », et le Ministère en a profité pour imposer des « réunions à distance », afin que les personnels ne se rencontrent plus. La surcharge de travail a été constaté et dénoncé. Puis, le Ministère a imposé l’inverse : le retour total dans les établissements, mais sans les moyens pour éviter que les classes, les cours, les rassemblements quotidiens, ne favorisent les transmissions du virus. Le Ministère a passé son temps à ricaner face à la demande de moyens pour épurer l’atmosphère, au motif que cette demande était largement portée. parla FI et parce qu’elle représentait un investissement de quelques centaines de millions d’euros. Le Ministère a répondu : ouvrez les fenêtres ! dans le même temps où le sujet de la déperdition énergétique des bâtiments publics s’imposait dans les mesures à prendre pour éviter de gaspiller (et payer !) l’électricité ou le gaz. C’est ce fait, structurel, des injonctions contradictoires, qui s’est imposé et qui a tant suscité l’ire des enseignants. Il n’est en effet pas acceptable que les dirigeants d’un Etat et d’un pays puissent avoir le droit de dire une chose et son contraire, de mentir tels des arracheurs de dents, lorsqu’ils s’expriment dans des médias – et JM. Blanquer a été le champion incontesté de toutes ces pratiques délétères. Aussi, 4 ans et demi après son arrivée à la tête de ce grand Ministère, il rassemble contre lui 99% des professionnels de l’Education dans l’Education Nationale. Ces quatre ans auront été l’achèvement d’un parcours commencé il y a déjà longtemps dans l’Education Nationale (rectorat, Ministère) pendant lequel il aura servi avec zèle tous les projets réactionnaires. Il faut dire que J.M. Blanquer est issu d’une famille de rapatriés d’Algérie dont les sentiments et les idées semblent proches d’un certain Eric Zemmour… Sur le réseau social Twitter, les rares soutiens en faveur de J.M. Blanquer sont le fait de militants et activistes d’extrême-droite, du RN FN au Zemmouriens. Parmi lesquels on en entend qui mettent en cause l’UE, alors que la politique LREM contre l’Education Nationale a été demandée, pour l’essentiel, par l’UE, depuis longtemps (traité de Lisbonne) et par les « recommandations »-exigences de la commission. Donc, avec ces sinistres clowns-menteurs de l’extrême droite, nous avons affaire à des individus qui prétendent dénoncer ces « recommandations » alors qu’ils soutiennent le Ministre qui a pour l’essentiel mis en oeuvre ces recommandations-exigences. Il faut donc rappeler pour conclure que la politique Blanquer de 2017 à 2022 est celle de son président, de sa majorité présidentielle, mais plus largement de la droite et l’extrême-droite, et plus largement encore, une politique UE. C’est pourquoi, s’il a été le visage, affreux, de cette politique, il ne faut pas que celle-ci soit réduite à sa personne.

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