La rédaction d’Arrêt sur Images a publié ce communiqué (extrait, le début) :
« Toute la rédaction d’Arrêt sur images se joint à son rédacteur en chef, Paul Aveline, pour dénoncer le harcèlement raciste que subit notre collègue Nassira El Moaddem de la part de l’extrême droite, relayée par les médias Bolloré. La bêtise – en l’occurrence, la bêtise raciste – insiste toujours. Forte d’une chaîne d’opinion en continu, il faut qu’elle s’étale à longueur de journée comme le 1er mai, sous les traits de Julien Odoul, député RN qui comparaîtra bientôt devant la justice dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés de son parti. Ce 1er mai, Jean-Marc Morandini (qui a le pouvoir de faire fuir une rédaction entière dès qu’il met les pieds quelque part), lance avec gourmandise ce qui va rapidement devenir une vague de harcèlement inouïe. Sa cible ? Nassira El Moaddem, Nass’ pour les intimes, Nassira pour les abonné·es d’Arrêt sur images qui suivent son travail ici depuis septembre 2020. Le crime ? Nassira a réagi à une information : la Fédération française de football interdit les collants et les casques sur les terrains, au nom de la laïcité. Sur X, Nassira réagit : « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte. » Pour qui suit le travail de Nassira et la passion qu’elle y met, pas de quoi lever un sourcil. Pour qui s’intéresse à l’actualité non plus : des Français musulmans s’exilent face au climat actuel, les actes racistes et xénophobes sont en hausse, le RN tient la corde pour les européennes. Pour le monsieur loyal de l’extrême droite télévisuelle, ç’en est trop. (…) »
MAIS s’il y a, s’il faut qu’il y ait, soutien pour Nassira El Moaddem, ce même soutien doit aller à tous les journalistes, mais aussi citoyens engagés, qui, depuis des années déjà, ont subi les mêmes pratiques de la part de ces extrémistes de droite. ET il faut constater que la plupart des médias qui expriment leur soutien à Nassira El Moaddem, ASI compris, ont eu la conscience très sélective concernant ces personnes, ces professionnels et ces citoyens, et, concernant le combat civique contre l’extrême-droite, sont également très sélectifs avec leurs invités, leurs sujets, puisqu’il y a tant de faits importants dont ils ne parlent pas, tant de personnes engagées à laquelle ils ne donnent pas la parole. Il faut donc constater et interroger ces soutiens hémiplégiques, mais aussi constater que nombre de prétendues personnes et médias « contre » l’extrême-droite sont très peu contre, ne le sont que lorsqu’il y a ou le feu ou une attaque absolument horrible. Mais quand on laisse passer/dire tant de choses…