Des homicides, la France, par comparaison avec d’autres pays, en subit peu, mais chaque personne tuée, perd « la vie », c’est-à-dire tout, et celles et ceux qui apprécient la personne perdent un tout. Dans ces homicides, chaque année, une minorité a pour responsable et/ou coupable, un policier, un gendarme. Une situation spécifique peut expliquer la nécessité d’un tir mortel, ou d’une action physique mortelle, s’il fallait que l’agent se défende, ou défende d’autres personnes. Par contre, quand cette menace n’existe pas, il y a un problème. Or, le constat, rationnel, puisque statistique, fait sur ces homicides-là, c’est que lorsqu’un policier ou un gendarme est en cause, il peut ne pas être, judiciairement, poursuivi, et s’il l’est, il est, à 99% du temps, relaxé, ou condamné, avec sursis. Et la situation en France est de ce point de vue, pire que celle des Etats-Unis. Il y a quelques années, un policier américain a été filmé en train de tirer dans le dos d’un citoyen américain (faut-il préciser ? : noir), qui s’était présenté à lui dans un parc, et, immédiatement après les faits, le policier avait raconté l’événement en mentant, en modifiant la « scène de crime ». Il a été arrêté, jugé, condamné, envoyé en prison. La question est : en France, l’eut-il été ? Il est absolument impossible, intolérable, que, sur le nombre de victimes d’une « violence policière », le taux de condamnation, sévère, soit proche de zéro. Cela signifie que l’Etat, via les instances judiciaires, organise une impunité, de fait et de droit. Tout Français doit le savoir. A chaque instant, il peut être victime d’une action violente mortelle, et que le responsable/coupable ne soit jamais, ni arrêté, ou si arrêté, jugé, ou si jugé, condamné. Alors que, par ailleurs, la « Justice » française se révèle d’une très grande sévérité, jusqu’à envoyer en prison des citoyens, des jeunes, qui n’ont commis ni crime ni grave délit ni grave infraction. L’extrême droite soutient systématiquement que ces actes mortels étaient nécessaires et justes. Ses chantres n’hésitent pas à s’en prendre à la victime, à sa famille, et si l’individu concerné a eu des condamnations judiciaires, l’acte mortel est, à priori, lavé de toute faute. Ils utilisent un autre argument, devenu systématique dans leur rhétorique : il a voulu « jouer », il paye. Il s’est enfui ? Donc, quand il a arrêté, les gendarmes avaient le droit d’utiliser tous les moyens pour l’immobiliser et le ramener à leur caserne. En fait, non. Ils n’ont, ni n’auront, jamais, tous les droits – sauf dans les régimes fascistes. Selon leurs propres témoignages, ils ont immobilisé Adama Traoré en joignant leur propre corps, à trois, en s’asseyant sur lui – et en exerçant une pression supplémentaire ? Ont-ils volontairement étouffé Adama Traoré, pour pouvoir faire de lui ce qu’ils voulaient après ? Car le résultat est là : en quelques minutes, Adama Traoré a perdu connaissance, a été laissé sur le sol, sur le ventre, dans la gendarmerie, position où un pompier l’a trouvé. Et il en est mort. Or, la vie d’une personne, est son être-avoir-bien le plus précieux. Nul n’a le droit de retirer, violemment, cet être-avoir-bien, pour son propre caprice. C’est ce que les policiers et les gendarmes poursuivent, comme ils l’ont fait pour Nordhal Lelandais, etc. Ils ne peuvent se transformer en donneurs de mort. Il faut donc constater que les règles et les moyens de l’arrestation d’une personne doivent évoluer, être mieux encadrés, surveillés. Ce qui est arrivé à Adama Traoré ne doit pas se répéter, et, hélas, depuis, s’est déjà reproduit. Si les caméras peuvent avoir leur utilisé, un agent devait être systématiquement détaché à cette surveillance d’une interpellation, soit par ajout extérieur, soit par détachement d’un agent, au sein du groupe qui intervient. De telles règles et de tels moyens permettront de faire baisser ce taux d’homicide, et, en évitant ces homicides, éviter à la population de subir l’empoisonnement, moral, mental, parce que l’injustice vécue, ressentie, proclamée, mine tout. Et si des homicides se produisent, leur gestion doit être pris en charge par une instance indépendante, et de la police et de la justice. L’Etat n’est pas apte à juger, condamner, l’Etat. Si un policier ou un gendarme est innocent, n’a aucunement voulu tuer, cela doit pouvoir être établi assez rapidement, tant pour lui que pour les proches de la victime. Si un policier ou un gendarme n’est pas innocent, …, cela doit pouvoir être établi assez rapidement aussi, pour les mêmes raisons. Et dans ce cas, pour une mort violente, une peine de prison doit être requise et obtenue. Aucun membre d’une « force de l’ordre » ne doit pouvoir croire que l’Etat l’autorise et le soutient à être un « cow boy » made in France.
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