Race/supériorité : quelle est l’origine de ce sentiment, de cette prétention raciste ?

Pour certains humains, le sujet de leur “position”, en tant que point fixe, dans les rapports humains, est décisif. Il s’agit de distinguer entre ce qui aurait une valeur spéciale, absolue, remarquable, avec les autres qui, nécessairement, en auraient/seraient une autre. Il n’existe pas de théories ou idéologies de la différenciation qui fassent de celles et ceux qui énoncent celle-ci des inférieurs, aux côtés des autres. Les adeptes d’une “hiérarchie” l’ont fait, en se plaçant, idéalement, et/ou réellement, au sommet. Dans cette différenciation, active, “en conscience”, la domination est, ou simplement de fait, ou de fait et idéalisée. C’est la Noblesse-européenne, avec la “Seigneurie”, qui s’est construite en tant que groupe de domination, en se faisant construire un lieu de “spéculation” (de regard sur son domaine), avant que ses membres n’idéalisent leur être, leur groupe, leurs relations, par distinction avec les autres. Une partie des lois romaines a été transposée dans ce monde, postérieur à la chute de l’Empire Romain, avec, notamment, l’interdiction du mariage entre les nobles (les patriciens dans l’Empire), avec les non-nobles (les plébéiens, et la bourgeoisie initiale est également plébéienne). C’est l’apparition d’un racisme social, puisque, en “annexe” de ce discours sur et pour soi, il y a un discours sur les autres, pour les caractériser, par dévalorisation. C’est ce racisme social qui, plus tard, est transposé à l’échelle du monde, dès lors que sa colonisation, par l’Europe, a été engagée, confirmée, gagnée : ce qui distinguait entre les groupes/personnes d’une même “nation” est projeté sur les groupes/personnes des différentes couleurs de peau. Ce sont notamment celles et ceux qui étaient visés par le racisme social, en tant que “cas sociaux”, les pauvres, les modestes, les sans…, qui cette fois-ci, sont visés par une valorisation qui entend les assimiler à celles et ceux qui étaient leurs maîtres, par un discours qui leur dit : nous sommes les mêmes. Et celles et ceux qui intègrent ce discours, l’acceptent, le valident, le vivent, finissent par pousser des cris de singes quand ils voient des personnes noires, parce qu’ils ont intégré le discours et le sentiment de supériorité, qui, à l’origine, leur étaient opposés ! Si le “racisme” sévit si sévèrement dans les pays occidentaux, c’est que le racisme social originaire s’y est reproduit et ossifié, et que le racisme, en tant que transposition du racisme social, contribue à contrôler le groupe visé par le racisme social, les pauvres Européens, afin qu’ils se retournent contre celles et ceux qui sont différents d’eux, et pas contre celles et ceux qui les exploitent et les méprisent. L’émission ci-dessous qui prétend aller “aux sources du racisme” traite donc d’une partie de cette Histoire mais omet totalement sa matrice, le racisme social noble, les liens entre ce racisme social et le racisme. La vidéo est donc utile, mais il faut garder en tête qu’elle est donc très incomplète.

Les deux émissions reproduites ci-dessus montrent donc des nobles français, mais n’expliquent en rien ce que sont leurs positions économiques, leurs influences sociales et politiques, leur présence au sein de l’Etat dans certains Ministères. Toutefois, elles ont l’intérêt de montrer ce que sont encore, aujourd’hui, des personnes qui se considèrent comme très importantes, par comparaison avec les autres. Des châteaux aux stades de foot, le sentiment de supériorité est la chose la mieux partagée du monde, mais il s’agit d’une fiction, dangereuse.

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