19 janvier 2023 : en France, il s’agit d’une journée de mobilisations sur et contre la contre-réforme dite des « retraites ». Dans la précédente note consacrée à ce sujet, il a fallu rappeler que cet intitulé « les retraites » est un intitulé inexact, puisqu’il est incomplet : ce sujet concerne les salaires/revenus effectifs pendant une durée qui associe des périodes de travail déclaré et des périodes autres (les privés d’emplois travaillent à retrouver un travail déclaré et rémunéré pour), les conditions de rémunération et de travail, et les conditions d’accès à la retraite. Avec sa contre-réforme, cette majorité Rnaissance* entend changer les « règles du jeu » en cours de route pour des travailleurs, quinquagénaires, proches de la retraite (une décennie), leur imposer et un recul de la ligne de départ POSSIBLE (l’âge légal de départ est seulement un âge à partir duquel il est possible de partir, si on le VEUT ET si on le PEUT), une nouvelle augmentation des annuités requises, en confirmant la scandaleuse « réforme Touraine », autrement dit, dans les faits, à repousser la possibilité d’un départ à bien plus que 64 ans, ET EN PLUS, en faisant baisser les pensions de la plupart des concernés. Il s’agit donc d’une contre-réforme, fondamentalement réactionnaire, la pire depuis des années, mais dans la continuité de ce qui a précédé, c’est-à-dire des attaques contre les travailleurs pauvres et les pauvres, dans le même temps où une représentante Rnaissance déclare qu’augmenter les impôts des plus riches ne sert à rien, sans pouvoir le démontrer – puisque cela sert à augmenter les finances publiques.
La réponse sociale est, majoritairement, non, et c’est une réponse entièrement justifiée, sensée, décisive. Mais le statu quo dans le système actuel est déjà mauvais, et en rester à ce statu quo n’est pas positif. Le pire est toujours possible, et la contre-réforme entend imposer le pire, une nouvelle étape de, mais le pire est déjà là.
A plusieurs reprises sur ce blog, il y a eu l’invitation à prendre en compte, établir, analyser, les PRINCIPES de notre situation, notamment concernant ce qui s’établit officiellement en tant que travail/revenu. Le système actuel est essentiellement quantitatif : la retraite est calculée à partir des périodes travaillées, des revenus perçus, et de quelques autres règles, celles-ci, qualitatives, mais mineures, qui ne concernent pas tous les travailleurs. Le lien entre travail et rémunération efface des milliers d’heures de travaux, individuels et sociaux, réels :
- le temps des études (avant le bac, après le bac)
- le si aimé « bénévolat » de la part des gouvernants
- le non paiement complet des heures de travail effectives (des millions d’heures dans le public et dans le privé, en comprenant les heures supplémentaires), et donc l’absence de cotisations sur ces heures
- des cotisations a minima pour les périodes de chômage, subies par les travailleurs
En outre, l’injustice sociale de l’assignation à un destin économique, à partir de la situation familiale : aucune péréquation, pour faire monter les basses retraites, pour faire baisser les hausses retraites ; aucune imposition des grandes entreprises et des plus fortunés pour compléter ces financements.
Actuellement, les dirigeants sont des adeptes, fanatiques, des inégalités sociales. Ils les soutiennent et ils les développent. Il est absolument impossible qu’ils changent, comprennent, cessent. Il faut donc intégrer que seul leur départ ouvre une possibilité de réformer réellement, positivement, l’état des choses/du droit, que leur seul départ ne suffit pas, puisque le vide français est vite rempli par des successeurs qui copient leurs prédécesseurs, qu’il faut donc réformer de manière prioritaire les institutions, afin que les futures décisions puissent être préparées et prises par une véritable représentation nationale. Autrement dit, derrière les slogans à propos des retraites, il devrait y avoir deux slogans majeurs : maintenant, partez, vite et convocation d’une Constituante pour préparer une nouvelle Constitution.
- Rnaissance : parce qu’elle associe objectivement le parti Renaissance au RN, qui est son allié objectif, son bouclier « social ».