Situation en France : un appel aux auteur(s), artistes, intellectuel(le)s NON MEDIATISES/NON MEDIATIQUES

Auteurs, artistes, intellectuels NON MEDIATISES et NON MEDIATIQUES : soutenir l’insurrection populaire en cours, affronter le milieu littéraire, mondain, parisien, qui nous écrase autant que le gouvernement

Depuis quelques jours, la France connaît une véritable crise, et, cette fois-ci, le mot n’est ni exagéré ni insuffisant. UNE FOIS DE PLUS, une situation générale démontre que, aux racines des « crises », il y a toujours, comme le dit le sens du mot grec dont il provient, des DECISIONS, qui provoquent des effets, des problèmes, des drames, des impasses. L’article 49.3, d’essence dictatoriale, sis dans le texte même de la Constitution, a une nouvelle fois été invoqué (ah, cette continuité archaïque, le droit à la parole, la parole du droit, et ses supposées conséquences légitimes), mais il l’a été au terme d’une période de deux mois pendant laquelle des millions de citoyens ont explicitement rejeté un projet de loi, des enquêtes d’opinion et des « sondages » ont constaté le même rejet, massif, de la part d’une majorité, pendant laquelle les dirigeants politiques français ont « entendu », mais ont eux-même rejeté ce qu’ils ont entendu ET ce qui leur a été proposé. Ce qu’ils avaient décidé en amont de cette période, ils ont décidé de le faire passer en force, sans vote à l’Assemblée Nationale. Comme déjà indiqué, la Constitution établit que le parlement, et sa principale chambre, l’Assemblée Nationale, existent, en tant que tels, pour voter, mais, hélas, l’article 49.3 autorise des exceptions, sans garde-fous dignes de ce nom. Or c’est à l’Assemblée que se trouvent celles et ceux qui ont été élus, à partir du système électoral, tel que décrit dans la Constitution. Nombre de ministres ne sont pas des élus. Dans un régime parlementaire, le gouvernement devrait être au service du parlement. La Constitution dit aussi ceci ET son contraire, en permettant au gouvernement de se comporter comme le maître, et, derrière lui, le président, le maître véritable. Les autres pays européens ne fonctionnent pas ainsi, et regardent la France avec étonnement ou même, pitié. Il faudrait revenir longuement et sérieusement sur les circonstances de la naissance, dramatique, de cette Constitution, de la 5ème République, mais cela entraînerait mécaniquement la production d’un texte encore plus long que ce qu’il est déjà, mais il faut simplement rappeler que De Gaulle est revenu au pouvoir à la demande de l’extrême droite française, et ce afin de sauver « l’Algérie française », et que De Gaulle a ainsi profité de ces circonstances pour obtenir la rédaction d’une mauvaise Constitution, simpliste, superficielle, partielle, peu argumentative.

Le bras d’honneur gouvernemental aux Français n’est pas passé, ne passe pas. Depuis jeudi, le pays connaît une situation insurrectionnelle incertaine. Des milliers de femmes, d’hommes, de jeunes, prennent d’énormes risques, face à un Etat-policier, un pléonasme, un Etat hyper policier, subissant une répression, des arrestations violentes, des garde-à-vue injustifiées, des blessures. Toute une France, établie, se tait : soit parce qu’elle consent aux décisions du pouvoir, soit parce que, même choquée, elle ne veut en aucun cas approuver des contestataires, qui sait, peut-être révolutionnaires. A la Justice, les mêmes préféreront toujours l’Ordre, fut-il mauvais. Nul besoin de développer sur cette Bourgeoisie qui se tait parce qu’elle consent, puisque nous savons qu’elle consent tellement que c’est elle qui a voulu l’élection et la réélection de son fondé de pouvoir, et qu’elle lui a écrit sa feuille de route, ses « réformes », mot doux pour qualifier des coups politiques et économiques contre la majorité. Nul besoin de développer aussi sur celle à qui les évènements actuels ne plaisent pas, mais qui fait avec. Et puis il y a une troisième partie de cette Bourgeoisie, celle des Lettrés, artistes, intellectuels. En France, il y a les « représentants »-représentés, les Officiels, et il y a les autres. Les premiers pensent sérieusement que les seconds ne sont rien, voire n’existent pas. Leurs chambres d’échos de leurs égos, les « médias » font de « la France » la seule représentation de cette Cour « républicaine », dans laquelle le Président est encore un Roi. Dans leurs cercles vicieux, il n’y a pas de porte d’entrée (et tant mieux) et pas de porte de sortie. Les entrants sont des cooptés : il faut avoir été nommé, invité, convié. Les Arts et Lettres sont intimement liés au Politique, parce que les arts sonores lui assurent sa Pompe, les arts visuels une esthétique, et les Lettres lui donnent tout : la Constitution, les fictions vaines, les arguments, ses textes, écrits par des maigres que nous ne voyons pas mais qui sont les auteurs de ce qu’ils nous assènent. Tout se tient, et tout ce petit monde se tient, les coudes, et le reste. Mais rien ne tient à eux, parce qu’ils sont en état, volontaire, de séparatisme, et parce qu’il n’est pas possible de s’accrocher à des ectoplasmes. Nous, « le peuple », les AUTRES, les auteurs, artistes, intellectuels, non médiatisés et non médiatiques, nous existons quand même, malgré tout, par nos oeuvres, lesquelles méritent sans doute mieux que leur cornérisation par ce système. Avons-nous des textes à faire lire, des oeuvres à faire voir, entendre ? Puisque le système politique/littéraire français nous nie, nous devons en faire autant à son égard. Mais cette négation ne doit pas se faire dans son chacun-pour-soi, mais, dans la situation actuelle, en soutenant l’insurrection populaire en cours, en y contribuant par notre présence, nos propositions, suggestions, de motivation, d’orientation, de réflexions collectives, en exprimant aussi notre volonté de renverser la table parisienne. Et il y a beaucoup à faire. Le prix Goncourt ? Il faut le mettre au rebus. Les maisons d’édition pétainistes ? Il faut les dénoncer. Les droits d’auteur réduits à rien ? Il faut dire ce que nous voulons. Les médias littéraires de VIP ? Il faut en rire et les ridiculiser. Le monde de la culture, vivante, NON MEDIATISEE, NON PARISIENNE, doit se faire entendre, et attaquer cette fausse culture qui soutient l’Etat, le régime, le gouvernement, cette politique ploutocratique. Quel pourrait être le point de départ de notre unité à faire ? Le fait que, comme expliqué ici, nous n’ayons, en fait, pas de CONSTITUTION. Auteurs, artistes, intellectuels, nous pourrions contribuer à faire naître un texte HUMAIN, FRATERNEL, RIGOUREUX (parce que cela nous protégera des angles morts qui nous tuent), en associant les arts de la scène avec les Lettres, la pensée philosophique. Mais même s’il n’y a pas d’unité, l’important est que les uns et les autres qui s’INDIGNENT sincèrement se fassent, voir, entendre, lire, en dénonçant cette politique mafieuse où des cols blancs, protégés par des gangsters, pillent nos ressources, financières, pour mieux tuer nos « ressources humaines », celles qui échappent à leurs directions. 

Ce texte s’arrête ici. Pourquoi ? Parce que chacun des points importants de son propos mérite des précisions, des développements, des arguments, mais si cela était fait maintenant, le texte deviendrait très long, et, à notre époque, les longs textes ne sont plus lus, pour de mauvaises et de bonnes raisons. L’essentiel est dit. Vous êtes un(e) auteur(e), un(e) artiste, un(e) intellectuel(le) ? Alors… Si vous souhaitez répondre à cet appel, vous le pouvez, soit en commentant cette note, soit en m’écrivant, afin que je prenne connaissance d’un texte, qui serait alors publié sur ce blog dans une note spécifique.

Dans l’attente, par exemple, d’une pièce de théâtre intitulée « Macron »…

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