Légitimité de la représentation, les fondamentaux

Etant donné la sale petite musique politico-médiatique qui sévit ces jours-ci, et depuis déjà de trop nombreuses années, concernant le sujet de la représentation et de la légitimité, sociales, politiques, il paraît nécessaire de remettre les choses à l’endroit.

Notre langage est peuplé de ces doublures qui sont à la fois assez précises, pour signifier, et vagues, pour signifier de manière indéterminée, pour être utiles et parfaites, pour les confusions. Comparé au terme de “légalité”, qui, lui, est simple, puisqu’il se définit par ce qui est induit par les lois qui déterminent nos relations interpersonnelles, il associe implicitement plusieurs significations, autour d’un principe, celui de la reconnaissance d’une valeur de position, dans un espace donné, un temps donné. Il concerne l’ensemble des choses auxquelles nous pouvons/devons consentir sans avoir besoin de l’énoncer explicitement, parce qu’il y a des droits/devoirs connus et reconnus (mais toujours contestables, puisque tout est, en soi, contestable).

Qui, en France, est légitime pour décider de ce qui doit se faire ? La Constitution elle-même, pourtant pas démocratique pour un sou, est obligée de reconnaître qu’il existe une instance, dont elle est une émanation : le “peuple”. Pour exprimer sa volonté, les élections politiques nationales en sont un moyen-biais, mais SEULEMENT UN des moyens, et encore, si tant est que les conditions électives permettent réellement l’expression de cette volonté. Autrement dit: l’existence et volonté, du “peuple”, sont INDEPENDANTES et des élections et de leurs résultats. Celles-ci ne captent qu’une expression, partielle, puisque momentanée, d’une volonté, partielle, puisque la volonté populaire est, comme son existence, constante, diverse, alors que, ainsi, par les élections, son expression est à durée déterminée, figée.

Ainsi, au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, le futur candidat élu n’a pas été soutenu par une majorité des votants, et, au second tour, il a été élu par des voix explicitement définies comme “anti” Le Pen. Donc, il a seulement été élu pour assurer les obligations présidentielles et aucun blanc seing ne lui a été donné pour faire ce qu’il voulait, réaliser un “programme”, puisque les électeurs qui ont voté pour lui ont voté seulement sur sa personne et pas sur son programme, au sens où les électeurs n’ont pas voté en cochant une case sur x thèmes, en indiquant clairement leur volonté. Et avec les élections législatives de juin 2022, son parti n’a pas obtenu la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, alors que ces élections ont été marquées par une abstention élevée. En outre, depuis, dès lors que le gouvernement mis en place a fait connaître sa propre volonté de faire adopter une nouvelle législation sur les retraites, la volonté du peuple, toujours première A CHAQUE INSTANT de la vie civique, s’est clairement exprimée contre ce texte législatif et ses conséquences, ce qui est établi par des enquêtes/sondages et par l’expression populaire dans les rues, depuis trois mois.

Aussi, si nous en faisons une synthèse : la volonté populaire/générale est permanente, et se fait connaître diversement sur divers sujets. Elle est SUPERIEURE à celle qui s’exprime à l’Assemblée Nationale, et ce de manière absolue. A l’Assemblée Nationale, la volonté dominante n’est que déléguée et conditionnée. Les représentants élus à l’Assemblée Nationale représentent PEU et UN PEU. L’abstention élevée a exprimé une volonté, opposée à tous/toutes. Dès lors, de ce projet de loi aux actions actuelles des représentants de l’Etat et de cette majorité à l’Assemblée Nationale, tout est ILLEGITIME, INCONSTITUTIONNEL, au regard du principe des principes faiblement évoqué dans la Constitution actuelle, l’existence-volonté du peuple, et peut-être même, illégal. Dès lors, les violences réelles sont uniquement celles qui sont exercées CONTRE cette existence et cette volonté du peuple, et dans ce cas, toutes les actions populaires relèvent du droit absolu du peuple et de tous les individus qui le composent de se défendre, dès lors qu’ils ne cherchent pas à s’en prendre à l’existence d’autrui.

Etant donné que la Constitution énonce le principe des principe MAIS rend possible la contradiction-négation de ce principe, par une organisation des institutions et des administrations, il faut constater que cette Constitution soutient des volontés minoritaires CONTRE LE PEUPLE, et qu’elle doit donc être impérativement abrogée, le plus rapidement possible, à condition qu’elle le soit par une législation fondamentale enfin rigoureuse, cohérente, JUSTE. Enfin, les représentants du peuple dans les rues représentent beaucoup, des autres et de cette volonté générale. Aucun n’a besoin d’être élu pour être légitime, alors que tant de ceux qui ont été élus sont illégitimes, puisqu’ils nient la volonté du peuple, voire son existence.

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