Pour connaître Kemi Seba, il faut l’écouter, et comme pour Houria Bouteldja, il ne correspond pas au portrait dressé par des néo-conservateurs atlantistes

Le partage de cette émission, de Sud-Radio, ici, ne signifie pas que, concernant Kemi Seba, il y ait un accord sur chacune de ses analyses, réflexions, propositions, mais nombre d’entre elles sont sensées, justifiées. Quoiqu’en dise nombre de ses détracteurs, celles et ceux qui luttent pour un “panafricanisme” n’ont pas la partie facile, puisqu’ils sont dans le collimateur des Etats impérialistes, des atlantistes, de leurs serviteurs dans les pays africains – et c’est pourquoi il est important de l’écouter, parce qu’il clarifie les choses. Contre le racisme, il dit bien qu’il se sait, se sent, plus proche de tant de blancs, opposés au néo-libéralisme, à l’impérialisme, alors que des personnes de sa couleur de peau sont ses ennemis et des ennemis des Africains; contre l’accusation d’être un agent de Moscou, il rappelle qu’il a dit, qu’il dit aux Russes, qu’ils peuvent être des alliés, si…, mais pas de nouveaux maîtres, alors que celles et ceux qui dénoncent cette proximité avec les Russes ne disent pas qu’ils veulent maintenir sur ces pays africains une tutelle, dépassée, injustifiée et injuste, prolongement des colonisations, qui, elles-mêmes, ont été prolongées après les officielles “décolonisations”. Concernant les migrations, son propos est également très clair. Evidemment, il a le droit de considérer René Guénon comme une référence, même si, pour nous, ce n’est pas le cas. Mais c’est le point de départ du partage de cette vidéo, c’est que ce n’est pas à nous, Français, Européens, “occidentaux”, de décider des références des autres peuples. Ce colonialisme intellectuel, politique, il faut également le faire cesser, parce qu’il n’est pas légitime, et qu’en plus, il a démontré qu’il n’était pas bon pour ces peuples africains qui ont tant souffert de la colonisation européenne, capitaliste, qui en souffrent encore, puisque la comédie de la décolonisation a été organisée pour que, “tout change”, afin que “rien ne change”. Sud-Radio n’est pas, non plus, pour nous, une référence, mais, comme aux Etats-Unis, il faut constater que ce sont quelques médias conservateurs qui, seuls, donnent la parole à des personnes, des organisations, “marginales”, anti-impérialistes, quand les médias officiellement “progressistes” les ignorent ou en parlent pour les diffamer.

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